Promenade culturelle à Hendaye

« Au cœur de la ville d’Hendaye se trouvent, éparpillées, une grande variété de statues » (1). L’auteur nous invite à la visite des quartiers historiques : vieux fort de Vauban, Belcénia, lieux de culte et du souvenir qui rappellent un passé chargé d’histoires d’une ancienne cité de chasseurs de baleines. Je partage entièrement l’avis de l’ancien maire Raphaël Lassallette lorsqu’il déclare que cet ouvrage est remarquable : « La richesse du document, la précision, la profondeur du texte, la qualité de la photographie, s’expriment avec beaucoup d’humilité, de force et de talent ». La sculpture majeure de « la Vénus Génitrix » – La Terre – dans le hall de la mairie d’Hendaye, ouvre la promenade. Par un geste protecteur pour ses animaux, un agriculteur coordonne les efforts pour un labour profond, promesse d’une belle moisson. C’est l’œuvre de l’artiste plasticien Thané « qui tente une approche pastorale et champêtre à travers le sujet de la déesse primitive latine, Vénus ». On retrouve une similitude symbolique avec la déesse Mari – la Terre Mère – en Euskadi. C’est au tour du château d’Antoine d’Abbadie d’Arrast et son magnifique bestiaire en pierre. Les artistes ornementalistes ont su faire émerger les sciences nouvelles avec la nature, à partir de 1830, et l’engouement d’Antoine d’Abbadie pour les voyages et découvertes. L’écrivain Pierre Loti n’est pas oublié. Deux belles stèles et un médaillon sont scellés dans un mur de l’ancien fort Vauban. Loti contemplait pour l’éternité un paysage familier qu’il voyait depuis sa maison. L’architecte Edmond Durandeau a composé sa « Maison Rouge » autour de la déesse Minerve, modèle de classicisme de l’urbanisme grec. La croix cyclique de l’auteur alchimique et ésotérique Fulcanelli n’est pas loin. Plus près, l’église paroissiale Saint-Vincent et l’église Sainte-Anne abritent Christ en croix brute, Vierges Marie et Saint-Pierre au regard extatique. Enfin, la stèle-hommage à Étienne Pellot, le corsaire intrépide et le monument aux morts en grès rose de la Rhune précèdent d’autres haltes souvenirs. Un ouvrage à lire et à garder.

1 – «Les statues d’Hendaye» – Jean-Pierre Rama – Éditions Atlantica – janvier 2015 – 23 € TTC.

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