Monique Parent nous rappelle que les « Mémoires de Francis Jammes » réapparaissent en librairie grâce à l’Association Francis Jammes. C’est un texte d’une grande richesse et d’un vif intérêt qui nous conte sa vie et nous révèle sa personne, ajoute-t-elle. La première partie « De l’âge divin à l’âge ingrat » permet de faire connaissance avec l’enfance et l’adolescence du poète. Écrite à Orthez, entre 1906 et 1920, elle raconte les quinze premières années de sa vie, de 1868 à 1883. La deuxième partie « L’Amour, les Muses et la Chasse », écrite à Hasparren, retrace les quinze années suivantes, de 1883 à 1898. Elle commence par un poème en prose, sur le thème des oiseaux voyageant du Pays-Basque à Bordeaux où Jammes retient sa première émotion amoureuse et la mort de son père. La troisième partie, écrite à Hasparren, s’intitule « Les Caprices du Poète ». Elle suit la vie du poète jusqu’en 1906, un an avant son mariage. Il est né à Tournay, le 2 décembre 1868, dans une vieille demeure dont le propriétaire était M. Cazabat. Jusqu’à sa cinquième année, l’endroit est « un havre d’air limpide qui baignait un coteau dominé par de fières montagnes ». Il y a vécu six ans et six mois. Puis, la famille déménage chez M. Mailhou, épicier-greffier. En 1875, son père, receveur de l’enregistrement, quitte Tournay. Ce père a 33 ans quand il épouse Anna Bellot de Sisteron (Basses-Alpes) d’une famille de négociants et de nobles. Il débute comme receveur à Ribiers puis est envoyé en poste à Salies de Béarn, Morlaàs, Nay, St-Jean-Pied-de-Port, Navarrenx où il se marie, en 1864. Le poète raconte la topographie et les personnes de Tournay qu’il côtoie avec un luxe de détails. En visite à Pau, chez son grand-père qui l’emmène au champ de courses : « Je suis sûr, rustaud, me dit mon aïeul, que tu préfères la voiture de ce paysan à cette victoria fleurie de jolies femmes ? Et avec la plus honnête sincérité, je répondis : Oui ». Ah ! Ce style éblouissant pour décrire les lieux où il passe et les scènes du jour. Un livre qui fait du bien pour qui veut savourer notre si belle langue.
- «Mémoires» de Francis Jammes – Préface de Monique Parent – 300 pages – mai 2003 – Editions Gascogne – 25 €.