Pastorale de la nuit de Noël – Près de Bagnères-de-Bigorre, à Soulagnets, avant ou durant la messe de minuit, un dialogue rustique, naïf et animé a lieu sous le porche de l’église entre des bergers se rendant à l’étable de Bethléem pour adorer le nouveau-né. Il fait froid, ils entrent. Puis, l’un des acteurs met le nez à la porte de l’église et, se retirant, la referme aussitôt, accompagnant son action de l’expression si parlante « Atcho, qu’a tourrat » – Atch, il a gelé. « L’objet de la fête, la naissance de l’enfant Dieu, constitue la trame du pieux entretien et rend à merveille, sinon la couleur locale des mœurs juives, du moins les habitudes agrestes de Soulagnets ». Les agneaux enguirlandés que conduisent les bergers sont attachés près de l’autel pendant l’office. Dans la pastorale de Vignec, tous les personnages sont là. Trois anges vêtus de blanc et couronne sur la tête font entendre « Un Dieu vous appelle, Levez-vous pasteurs », le berger de Bethléem affublé d’un chapeau d’Espagne, d’une vieille cape grise et de son bâton noueux qui sort mais à la vue de Marie enveloppant de son large voile blanc le Sauveur du monde, au milieu d’une subite splendeur, se prosterne et de sa besace sort un présent (le pain bénit). Les autres bergers l’imitent. Enfin, tous les acteurs, sur une même ligne, font un aimable salut et prennent congé de l’assemblée. La messe peut commencer et les chants ne cesseront qu’à l’Angélus final. À Aveux, canton de Mauléon-Barousse, dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, sur la foi que les fées visiteront les maisons, on a soin de leur préparer un repas dans une chambre propre et reculée dont on ouvre les portes et les fenêtres. Ceux qui présenteront les meilleurs mets pourront espérer la réussite de toutes leurs entreprises. Le jour de l’an, le maître prend le pain présenté aux fées, le rompt et après l’avoir trempé dans le vin, le distribue à tous les membres de la famille en guise de porte-bonheur. Ici s’arrête la série des Us et coutumes dans les H.P de Norbert Rosapelly que nous avons tenté de faire découvrir ou redécouvrir à tous les amoureux de la Bigorre. Le lecteur trouvera mes chroniques ici : blog.claudelarronde.fr