85 – Us et coutumes dans les H.P

Noël – Dans certains villages, il était d’usage de faire bénir des pains à la messe de Noël. L’officiant traversait l’église pour bénir ces pains placés sur la table sainte ou sur une chaise devant les fidèles. Une partie de ce pain était mangée au réveillon, de retour de la messe de minuit, le reste pouvait servir à des malades qui le porteraient comme talisman qui les préserverait des sorcières et les garantiraient des chiens enragés. On attachait même un bout de pain avec de la cire pascale à la queue d’une vache pour faciliter sa mise bas. Étrange, non ? À Berbérust, on prétendait qu’un enfant né le 25 décembre aurait le don de guérir les brûlures. Nul ne se serait aventuré, le soir de Noël, d’entrer dans une étable sur le coup de minuit. Il aurait fatalement payé de sa vie la vue des bestiaux priants agenouillés… À Laborde, dans les Baronnies, au retour de la messe de minuit, on buvait une bouillie très claire faite avec de la farine de millet. Le levain que l’on y ajoutait lui donnait un goût aigrelet et la rendait plus appétissante. Préparée la veille, cette boisson était maintenue tiède pour favoriser la fermentation et appréciée comme un régal. À Tarbes, le réveillon était interdit par les règlements de police « las trobas ». Il était défendu à toutes personnes, tant homme que femme, de donner des déjeuners d’apparat la nuit, au retour de la messe de minuit, à autres qu’à leurs filleuls et filleules. À Tarbes, c’était l’usage de célébrer la messe de minuit non seulement dans les églises paroissiales mais encore dans les chapelles de la ville. Des rumeurs malveillantes coururent sur les constitutionnels et les anti qui en viendraient aux mains, à la Noël 1791. La municipalité interdit les messes dans les chapelles des dames Ursulines, dans la chapelle de l’hospice des sœurs de la charité et dans la chapelle du faubourg Sainte-Anne. Défense était faite aux supérieures de ces maisons et au dépositaire des clefs de Sainte-Anne d’ouvrir et de laisser dire la messe. Le commandant de la garde nationale était requis de renforcer les corps de garde et les patrouilles furent doublées. Deux piquets de 15 hommes furent placés devant l’église Saint-Jean. À suivre…

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