84 – Us et coutumes dans les H.P

Décembre – Tous les soirs, à l’heure de l’Angélus, les enfants des Baronnies sonnent du cor. Dans la veillée de Noël, ils vont de maison en maison demander les petits pains de Noël. Cette coutume de sonner du cor se perd dans la nuit des temps. Norbert Rosapelly suggère un reste de paganisme ou bien une lueur de christianisme : « Il me semble entendre, il y a plus de 20 siècles, la voix des prophètes annonçant dans la nuit du paganisme la venue du Sauveur d’Israël ». La coutume d’orner les appartements aux approches de Noël de branches de gui, porte-bonheur, de houx, fut importée par des fonctionnaires venus du Nord de la France, des Bigourdans ayant habité des pays où le Christmas est célébré et la colonie étrangère qui séjournait dans les Hautes-Pyrénées. Le poète bigourdan Laurent Tailhade s’exprimait sur le gui et le houx ainsi : « Au gui l’an neuf ! Le houx en fleurs, De Christmas à la Chandeleur, S’épanouit ensorceleur ». Après 1870, les fêtes enfantines de l’arbre de Noël furent organisées et popularisées en Bigorre. Le « Bonhomme » Noël daterait de cette époque-là. Voulait-on laïciser le petit Jésus qui descendait dans la cheminée pour garnir nos sabots de friandises, se demande Rosapelly ? La maîtresse de maison soigne, attentive, la cuisson de l’estouffat (bœuf à la mode) destiné au réveillon. Pendant ce temps, la maisonnée, rangée en cercle, devise des récoltes en terre et des affaires familiales. Les enfants courent de porte en porte voisine, chantent des fragments de vieux Noëls et demandent : Donnez-moi le « Guiroundeou » sous la forme de fruits, châtaignes et épis de maïs. Les portes restées closes en signe de refus, se font agonir d’injures par la marmaille : « Diarrhée mortelle, Jusqu’à l’autre Noël ». À Saint-Pé, on avait coutume de faire sécher derrière la plaque de la cheminée, les haillous, longs morceaux de bois minces et aplatis. La veille de Noël, les enfants saisissaient une de ces baguettes, l’allumaient d’un bout, puis en décrivant des cercles autour de leur tête, chantaient : « Noël, Noël, dans les bosquets et dans les jardins, les chaudières sur le feu, pleines de viande et de choux, le coq à la broche, etc ». À suivre…

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