Philippe Caubère : comédien, auteur et metteur en scène né à Marseille, le 21 septembre 1950 (1). Michel Cardoze : « On assiste à un spectacle de Philippe Caubère comme à une course de taureaux. Philippe est seul dans l’arène, il torée sa langue, son histoire, ses parents, ses rêves, le monde, le théâtre aussi, il se joue la vie, il joue sa vie, il se torée lui-même. Il est à la fois figura et taureau noble. Toujours à la charge ». Peu connu du grand public, Philippe Caubère a été Molière au cinéma, mis en scène par Ariane Mnouchkine ou le père de Pagnol dans les films d’Yves Robert, « La Gloire de mon père » et « Le Château de ma mère ». Les 25 et 26 septembre 2013, Michel Cardoze fut l’invité du comédien, en Provence, pour des entretiens dans son bureau, « muré par les livres, assis autour d’une table de bistrot et deux tasses ». Les questions du journaliste de France Bleu Gironde fusent sur l’accent du Midi avec ses variantes marseillaises, provençales, languedociennes, toulousaines, gasconnes. Néanmoins, attaqué de toutes parts par le Français, il subsiste. Le phrasé du comédien l’intrigue. Sûr, c’est une langue de théâtre : « même phrasé qu’on entend sous les platanes, autour des tables de cuisine ou d’une fenêtre à l’autre… ». Son spectacle ressemble à une course de taureaux. « D’accord, il ne risque pas la blessure, encore que, il ne risque pas la mort, il se met en danger de sarcasmes, de mépris, d’incompréhension, il joue son intimité à la roulette de son jeu et de son écriture ». L’idée de l’entretien est venue du spectacle de Philippe Caubère en hommage à Alain et Christian Montcouquiol « Nimeño I et II » intitulé « Recouvre-le de lumière », titre extrait du livre écrit par Alain pour l’amour de son frère gravement blessé par un taureau de Miura, en 1989, à Arles. Caubère raconte sa vocation de comédien encouragé par son père, contrariée par sa mère, ses débuts à Paris, mai 1968, la troupe de Mnouchkine. Puis, son vrai emploi d’acteur explose dans la Commedia dell’arte. S’ensuivent des spectacles où il est seul et joue sa vie. Passionnant.
(1) «Philippe Caubère joue sa vie» de Michel Cardoze – 188 pages – septembre 2014 – Editions Gascogne – 15 €.