La Moundetto – Vers la mi-octobre, les uns après les autres, les troupeaux redescendent vers Campan. Avant d’enfermer vaches et moutons dans les écuries d’hivernage, les bergers et bergères les parquent en plein air, à quelques pas des maisons. Ce retour de la montagne est l’occasion d’une grande fête pastorale. Dans chaque famille, le samedi, on fait cuire au four de la maison la Moundetto. Ce gâteau est pétri avec la fleur de farine des moulins de Bagnères-de-Bigorre et avec le beurre parfumé par les herbes des hauteurs raconte Norbert Rosapelly. Le dimanche matin, tout le monde se rend pour la messe solennelle à l’église Sainte-Marie-de-Campan. Les moundettos posées sur des linges blancs sont étalées sur des chaises. Après la messe, comme l’on fait pour les tourteaux du dimanche avant Pâques, le prêtre donne sa bénédiction. Au sortir de l’église, hommes et femmes, leurs gâteaux sous le bras, se rendent en masse à l’auberge. Les amitiés nouées à la montagne s’affirment autour des tables. Les femmes ne sont pas toujours assises à côté de leur mari, mais les filles sont toujours placées à côté des garçons. L’après-midi se passe à manger, boire, chanter. Les plus vieux, égoïstes, ne causent qu’avec leur verre et leur assiette. Les plus jeunes laissent leur cœur voisiner comme leurs mains tandis que les vieilles content des histoires de leur bon temps, les jeunes filles préfèrent se laisser conter fleurette. Le soir même de la fête, tous retournent à la garde des troupeaux en plein air. Jusqu’en 1885, il était d’usage immémorial, à Ponson-Dessus, qu’on envoie tous les ans, le 19 octobre, à Oloron-Sainte-Marie, 25 ou 30 F produit d’une collecte faite dans la commune pour faire célébrer des messes pour la prospérité des biens de la terre et surtout obtenir la protection de Saint-Grat contre la grêle. Une statue du saint était dans l’église de Ponson-Dessus. Le garde-champêtre était chargé d’envoyer cette offrande à Oloron, sur le budget communal. Chaque famille lui demandait d’acheter et de leur rapporter les cierges qui étaient allumés au moment de l’orage. La dévotion à Saint-Grat était aussi en honneur à Madiran. À suivre…