Vignerons et vendanges – Les vignerons étaient appelés tailleurs de vignes ou coupeurs (poudayré). Pendant l’hiver, ils revêtaient un costume particulier. Norbert Rosapelly décrit ainsi leur tenue : « Une longue camisole blanche ou bleue, boutonnée au col et aux poignets, serrée à la taille par une ceinture en cuir, soutenant sur le derrière une petite peau de mouton (périssou) et le crochet en fer où se fixe la serpette; sur le devant, un étui en bois ou fait d’une corne de bœuf (coup), dans lequel se place le sécateur. De gros sabots chaudement fourrés de paille, des guêtres boutonnées jusqu’aux genoux par-dessus le pantalon de bure, complétaient ce vêtement, avec le béret ou la calotte tricotée pour coiffure ». Par grands froids, le vigneron revêt par-dessus la camisole un long tablier fait d’une peau de mouton tombant au-dessous des genoux et, sur le dos, une autre peau tombant sur les mollets. Les vignerons qui se rendent à leur travail forment un groupe pittoresque. Un bissac en toile blanche contenant le repas de la journée, en bandoulière, un barillet se balançant au bout d’un bâton, ils portent sur leurs épaules le trépied (crabo chèvre) pour leur permettre d’atteindre les plus hautes branches. Le soir, à la lueur chancelante d’une chandelle de résine, ils attachent au trépied les faisceaux d’osier préparés. Au retour de la vigne, « l’allure de la marche est ralentie par le poids d’un énorme fagot de bois composé d’échalas (esparro) hors d’usage et de branchages (branqùeu) inutilisables ». Les sarmenteuses revêtaient une casaque et un tablier blanc d’étoupe. Ces ouvrières travaillaient, le plus souvent, à la tâche, très rarement à la journée. Le maître offrait un morceau de charcuterie, que les sarmenteuses et les vignerons faisaient cuire et mangeaient dans la vigne, arrosée d’un barillet de vin offert par le maître et assaisonné de gaudrioles. Le folkloriste vicquois a noté avec beaucoup de précision les innombrables détails pratiques qui régissaient les journées des vendanges, à Vic-en-Bigorre. Ainsi, les salaires des vendangeurs et la nourriture quotidienne offerte étaient strictement codifiés. À suivre…