77 – Us et coutumes dans les H.P

Les vignerons – Ceux de Vic-en-Bigorre suivaient le conseil du poète de Mantoue : « En premier, vénérez Dieu ». La veille de la fête de Saint-Martin, ils attachaient à la main droite de la statue du saint Évêque, placé dans la niche surmontant le porche de l’église paroissiale, une grappe de raisin. Ils fixaient aussi des fleurs à la main bénissante de la statue en ronde-bosse du même saint qui se détache du retable du maître-autel. Pendant les jours gras, les groupes de vignerons jouaient en ville, en plein air, des scénarios burlesques. Un char aménagé et orné en conséquence constituait la scène, se déplaçant et s’arrêtant aux carrefours et sur les places publiques, à la joie du populaire. Les tailleurs de vignes, coupeurs (poudayré), revêtaient, pendant l’hiver, une longue camisole blanche ou bleue, boutonnée au col et aux poignets, serrée à la taille par une ceinture en cuir soutenant sur le derrière une petite peau de mouton (périssou) et le crochet en fer où se fixe la serpette; sur le devant, un étui en bois ou fait d’une corne de bœuf (coup) dans lequel se place le sécateur. De gros sabots chaudement fourrés de paille, des guêtres boutonnées jusqu’aux genoux par-dessus le pantalon de bure, complétaient ce vêtement avec le béret ou la calotte tricotée pour coiffure. Pendant les grands froids, le vigneron revêtait par-dessus la camisole, un long tablier, fait d’une peau de mouton tombant au-dessous des genoux et, sur le dos, une autre peau tombant aux mollets. Se rendant à leur travail, ils formaient des groupes pittoresques. Un bissac en toile blanche contenant le repas de la journée, en bandoulière, un barillet se balançant au bout d’un bâton, ils portaient sur leurs épaules le trépied (crabo-chèvre) pour leur permettre d’atteindre les hautes branches. Les sarmenteuses revêtaient une casaque et un tablier blanc d’étoupe. À Andrest, les femmes du quartier Saint-Vincent, portaient à leurs marris, tailleurs de vignes, de l’estouffat (bœuf à la mode) et des crêpes, dans les vignobles, le jour du Mardi gras. Cette coutume n’était pas suivie par les habitants du quartier de Trougnan. Cet usage a cessé vers 1870. À suivre…

 

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