69 – Us et coutumes dans les H.P

Saint-Roch (16 août) – C’est à la Saint-Roch que se réglait la ferme des labourables, à Noël celle des prairies et à Pâques celle des vignobles. Notre-Dame d’août mettait en fête les laboureurs de Vic-en-Bigorre. Avant de se réunir en un banquet, ils se rendaient en cortège à la grand-messe sous la conduite des deux plus anciens. L’un portait une houlette ornée d’épis de blé, l’autre un pain bénit surmonté d’une petite charrue en sucrerie. À l’aller et au retour, des ménétriers précédaient le cortège. Le soir, un bal terminait la fête. Le matin de ce jour, les agriculteurs faisaient bénir leurs bestiaux. À Vic-en-Bigorre, le 25 juillet 1791, le conseil communal demanda le rétablissement de la fête de Saint-Roch supprimée depuis quelque temps par l’Évêque de Tarbes. Ce n’est que le 10 août suivant que l’Évêque accorda l’autorisation de célébrer la fête de Saint-Roch avec la même solennité qu’autrefois, pour cette année seulement. Monseigneur était prudent… En 1813, des bouviers avaient refusé de payer leur quote-part du dîner et les frais du bal qui clôturait cette fête. Pourtant ils s’étaient engagés solennellement. Ils furent appelés devant le Juge de Paix et condamnés à l’audience du 6 septembre. Un siècle plus tard, à Vic, les vaches et bœufs, chevaux et mulets, étaient amenés sur la place publique où le clergé se rendait en procession. Ailleurs, dans le canton, l’officiant se tenait sous le porche de l’église et les animaux étaient présentés à la queue leu leu à sa bénédiction. Dans de nombreuses localités, la bénédiction du bétail avait lieu devant la petite chapelle Saint-Roch. À Andrest, le bétail était béni deux fois l’an, à la Saint-Roch et à la Saint-Laurent. La commune payait une messe de 20 sous suivant la coutume. L’archiprêtre faisait passer le gros bétail sous l’étole et aspergeait d’eau bénite les animaux. Mais l’autorité diocésaine n’approuvait pas cet usage qu’elle jugeait superstitieux. Elle rappelait à l’ordre le clergé local et regrettait que son interdiction réitérée fût régulièrement transgressée. Une fois encore, elle prononçait la suspension de cette coutume païenne et d’un autre âge. À suivre…

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