Feux de la Saint-Jean – Suite – Le grand feu avait lieu devant l’église paroissiale Saint-Vincent de la ville de Bagnères de Bigorre. Tous les habitants faisaient une procession autour de la Ville accompagnée de toute sorte d’instruments, fifres, hautbois, tambourins basques et aussi des flûtes et autre grand tambour, violon et basses. La procession finie, on mettait le feu au bûcher préparé devant l’église. Le lendemain, jour de la Saint-Jean, il y avait obligation d’aller danser et faire danser la jeunesse d’un quartier de Bagnères qu’on appelle les Vergers. On allait danser la garlandette. Si l’on manquait de ne pas y aller, une amende était fixée par les commissaires qui ramassaient cet argent-là. Un impôt municipal supplémentaire en quelque sorte. Même s’il était demandé aux chrétiens de mettre le feu ce jour-là, tous les habitants de Bagnères mettaient une bûche écaillée et bien fendue de bout en bout qu’ils faisait bien sécher puis brûler devant leur porte. Toute la ville et les environs se réjouissaient de voir la Ville à feu et à flammes. La place des Vigneaux était particulièrement courue ce soir-là car les Bagnérais étaient certains que les pieuses traditions étaient conservées. Ces réjouissances avaient également lieu à Cieutat. On élevait un bûcher (hailla) et un autre arbre était préparé. Ce hailla qui ne servirait que l’année suivante, était dressé comme un point d’interrogation devant le voyageur étranger, à la bifurcation des routes allant soit vers Tournay par Cieutat, soit vers Capvern par l’Escaladieu. Ce hailla avait pour particularité d’offrir au premier couple qui se marierait après la soirée du feu de joie, un supplément de gaieté, une union prospère exempte de malheurs et de mauvaises influences. À charge pour l’heureux (?) couple, de prévoir un supplément de dépenses pour la tenue de cette cérémonie. Ainsi, et contrairement à la coutume observée en tous lieux, la municipalité de Bagnères de Bigorre pouvait compter sur cette économie bienvenue. À Saint-Sever de Rustan, Avezac, Montgaillard, Vielle-Adour, Odos, les feux de la Saint-Jean étaient l’occasion d’une grande fête populaire. À suivre…