63 – Us et coutumes dans les H.P

Avril – Au 1er avril, « les anciens s’ingéniaient à se faire réciproquement de malicieuses surprises, de bouffonnes plaisanteries », nous dit Norbert Rosapelly. Puis, « les cartes postales illustrées d’un goût douteux accompagnées de légendes appropriées » suivirent. La nuit du 31 mars au 1er avril ou le matin de Pâques, dès l’aube, les jeunes gens s’employaient à enlever, sans bruit, les instruments aratoires déposés dans les cours, les barrières, portes et contrevents mal loquetés, et les transporter devant l’église, la Mairie où, au matin, chacun venait reconnaître son bien. Ces enlèvements d’objets ressemblaient à une course d’outils qui amusaient beaucoup nos villages. À Oursbelille, le dimanche matin, la grille de l’église s’ornait d’échelles, charrues, roues, herses, trépieds, dérobés pendant la nuit dans différentes maisons. Les propriétaires concernés n’avaient pas du tout l’air irrité ou même étonné. À Labarthe-de-Neste, le lundi matin de Pentecôte, autour de l’église, on voyait, étalés sur le sol, appuyés aux murs, accrochés aux branches, hissés au sommet des arbres, des claires-voies en bois, des portails en fer, des roues de char, des contrevents, des perches, des pots de fleurs, etc. Exceptée la population jeune, les moins jeunes et les anciens s’accordaient à dire que cette coutume était « ridicule et vexatoire ». La raison en était que les jeunes qui se livraient à ces corvées pénibles et souvent dangereuses, voulaient signaler au public les personnes de la commune dont ils avaient à se plaindre. Punition pour celles-ci, sans doute, mais invitation à ne pas récidiver. À Andrest, la coutume consistait à enlever dans les cours des maisons et des fermes, les soirs des jeudi et samedi saints, outils, barrières, contrevents, etc. pour les porter devant la porte de l’église où leurs propriétaires devaient aller les chercher. À Tournay, tradition de la féodalité, dans la nuit qui précède les fêtes de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre, la jeunesse procédait à un enlèvement en règle des bancs à dossier, pots de fleurs, voitures, camions, transportés place d’Astarac pour la plus grande joie des gamins. À suivre…

 

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