61 – Us et coutumes dans les H.P

Cuisson du pain – Au début du XXe siècle, on avait perdu le souvenir des céréales dont se nourrissaient nos ancêtres. On connaissait le « milloc barraque » et la « gallamagne ». En 1633, le prieur de Saint-Lézer mit le moulin du couvent en ferme, payable en grains, dont 4 sacs de « gallamagne » qui était fait d’un mélange d’orge et de froment, de « blé carron », froment et seigle, « carron mesture » et de « mesture sive froment et avoine ». Usages et croyances diverses relatives ou consécutives à la cuisson du pain étaient cités fréquemment : « Il ne faut pas conserver de levain de la semaine sainte, ni de la semaine de la Fête-Dieu, car le pain fait avec ce levain moisirait ainsi que tous les grains de l’année », « Il est d’usage de cuire une galette (coque, friandise des enfants) pour s’assurer que le four est assez chaud », « Il faut rompre cette galette avec les doigts sans le secours du couteau », « Avant de fermer la porte du four, il faut placer une pincée de sel sur la sole afin que les sorcières n’aient pas de prise sur la fournée », « Tans que le pain est au four, il ne faut pas balayer la fournière autrement le pain cuirait mal », « Pour faire disparaître les verrues, il faut jeter de l’avoine dans un four pendant qu’on le chauffe pour la cuisson du pain et se retirer sans regarder le four ». Les habitants de Tournay sont péremptoires : « Les fours de la ville sont nôtres et quiconque y fera cuire du pain devra nous en donner le vingtième pour raison de fournage ». Un four public existait à Argelès et, moyennant une légère redevance, les ménagères y faisaient cuire leur pain. À Bagnères-de-Bigorre, étaient utilisés des fours de quartier. À Tarbes, en 1666, le « four besial » fut mis en réparation à la demande des fermiers. Le levain s’empruntait et se prêtait facilement, précise Norbert Rosapelly. En le rendant, l’emprunteur offrait une petite miche. La demande de prêt du levain avait lieu avec une formule gasconne plaisante : « Bonjour ceux de la maison – Prêtez-moi le galifountou (levain) – Pour faire le galifounfeto (le pain) – Quand j’aurai fait la galifounfeto – Je vous rendrai le galifountou ». À suivre…

 

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