Sarah Bernhardt

La voix d’or de Sarah Bernhardt, dont on commémore cette année le 90e anniversaire de la mort, est toujours présente dans l’imaginaire du public (1). Édouard Bernhardt, arrière-grand-père de Sarah, est le dernier d’une fratrie de six enfants juifs hollandais dont la famille habitait Rotterdam. Parmi les cinq sœurs aux destinées peu communes, l’une d’entre elles est devenue la mère de Sarah. Oculiste à la cour de Saxe, Moïse, le grand-père de Sarah, était né à Amsterdam en 1784, dans une communauté séfarade. S’ensuit des pages d’un récit romanesque digne du meilleur Alexandre Dumas. Le duc de Morny, ami de sa tante Rosine, décèle en Sarah des talents tant il retrouve dans son attitude de jeune fille des similitudes avec la grande Rachel disparue. Il lui suggère de se diriger vers le Conservatoire. Ainsi parrainée, Sarah est reçue sur une fable de La Fontaine « Les deux pigeons ». Puis, sous la houlette de Morny, elle entre à la Comédie Française. Dans un bal costumé, elle rencontre le Prince Henri de Ligne qui lui fait un petit Maurice et disparaît, lâchement. Piètre comédienne, on la moque. Seul, le chroniqueur Francisque Sarcey croit en elle. Premier grand succès, en 1868, avec une pièce du poète François Coppé et elle devient la muse de la jeunesse estudiantine. La guerre de 1870 est là. À l’Odéon, elle monte une ambulance militaire dans le théâtre et attend les nombreux blessés dans les rangs des Gardes Nationaux. Ses succès ne se comptent plus. Victor Hugo s’enthousiasme dans « Ruy Blas » : « Vous m’avez ému…J’ai pleuré ». Les directeurs de tournée se l’arrachent…À prix d’or ! Tournées triomphales aux U.S.A avec « La Dame aux camélias » et « L’Aiglon », puis en Europe. En 1900, elle a son « Théâtre Sarah Bernhardt ». Entre 1917 et 1918, elle se rend sur sa chaise à porteurs dans cent villes américaines, par patriotisme, une jambe coupée et ravagée par l’urémie. Le 28 mars 1923, elle s’éteint. La foule, en bas, est innombrable. Les rois, reines, présidents, pleurent. Très bel hommage à la grande tragédienne.

 

(1) « Sarah Bernhardt, côté jardin » Marie-Louise Barberot – Éditions Gascogne – septembre 2013 – 15 € TTC.

 

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