57 – Us et coutumes dans les H.P – Mercredi des cendres

Le Mercredi des Cendres, en 1909, à Bagnères-de-Bigorre, une coutume bizarre – Norbert Rosapelly la trouvait stupide – voulait que les jeunes gens des quartiers populaires s’emplissent les mains de suie, de noir de fumée ou d’un corps gras et qu’ils viennent la passer sur le visage des passants. Les femmes et les enfants étant particulièrement visés, des scènes grotesques animaient, si l’on peut dire, les rues de la ville. Cela faisait beaucoup rire leurs instigateurs. Un jeune rieur voulut enduire Perrette, l’accorte  porteuse de lait de Pouzac. Mal lui en prit. D’une main leste, cette dernière saisit une bouteille de lait en verre et la lui brisa sur le visage. Le rieur ne riait plus, couvert de blessures graves. Meurtri, rancunier, certes…mais qui se garda bien de porter plainte au bureau de Police. Toujours dans le même lieu et pour satisfaire la même tradition, les jeunes gens des faubourgs s’affublaient d’oripeaux et continuaient d’enduire implacablement le visage des femmes et enfants. Si bien, que M. Baron, commissaire de police, donna des instructions très sévères pour réprimer cette stupide coutume. À Lannemezan, se tenait, le Mercredi des Cendres, la foire la plus importante de l’année intitulée « La grande foire des Amoureux ». Ce jour-là, le marché recevait des produits de toute sorte et la jeunesse s’affublait de déguisements les plus drôles. Les bals qui se continuaient toute la journée et une grande partie de la nuit, avaient lieu dans des basses-cours d’auberge, une grange ou un coin de rue. Œil bienveillant de la foule, parents complices, « les couples marchent avec un balancement rythmique de leurs bras et de leurs deux doigts accouplés. Leurs yeux naïfs et langoureux, quêteurs de promesses, se pénètrent. Les désabusés et les vieux les contemplent et songent au passé défunt ». Le Lundi gras, à Tournay, se tenait une foire originale datant d’avant la Révolution. Garçons et filles, en désir de se marier, venaient du canton et des cantons voisins pour faire leur choix. Il paraît que les unions contractées ce jour-là étaient très heureuses et particulièrement fécondes ! À suivre…

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