52 – Us et coutumes dans les H.P – Les mois aux champs (2)

Février – Le 5 février, la veille de la Sainte-Agathe, certains paysans frappent les arbres fruitiers avec une gaule pour obtenir une belle récolte. Quelques-uns préfèrent placer une grosse pierre à l’enfourchure de ces arbres pour la protection des fruitiers. Cette sainte était particulièrement fêtée en vallée d’Aure, nous dit Norbert Rosapelly. Puis, Mgr Gilbert, évêque de Comminges, y mit bon ordre par son ordonnance du 7 juillet 1664. Pourquoi ? La dévotion à sainte Agathe, dans cette vallée, tourna rapidement à la superstition et à la débauche : ripailles, beuveries, dans les églises. Bigre ! La superstition grossit à un point tel que les habitants étaient persuadés que cette fête, durant la nuit du 5 février, ensemençait les grêles et les tempêtes à venir. L’heure était grave et l’ordonnance épiscopale s’achevait ainsi : « Nous deffendons donc toutes commestions et beuvettes ceste nuict et mesme toutes questes pour cette sonnerie soubs les paines du droit contre les profanateurs des lieux sacrés et contre les superticieux ». Plus tard, un autre prélat interdit la sonnerie des cloches cette nuit-là « pour aboulir la supertition des peuples qui s’imaginent faucement que la gresle se forme pendant la dite nuit ». Les marguilliers de Grézian payèrent « à eux qui sonnerent les cloches la nuit de saint Agathe, 4 sous ». Le jour de la sainte, Andrest faisait dépense de 4 sous de pain et 4 pots de vin pour les Béates qui faisaient chanter des cantiques – cantage – à la communauté villageoise dans les deux églises de Saint-Vincent et Saint-Barthélemy. Les sonneurs de cloches étaient dédommagés par un dîner avec vin de 2 livres  et 3 sous. On ajoutait 20 sous à M. l’Archiprêtre pour la messe et 2 livres aux Consuls et au comptable, suivant ainsi la coutume. Les habitants de Villelongue, canton d’Argelès, invoquaient la sainte pour la protection des récoltes. Le couvent de Saint-Orens possédait une statue de la sainte que l’on portait en procession lors des grandes sécheresses afin d’obtenir une pluie bienfaisante. Si la pluie ne venait pas, les paysans la couvraient d’invectives ou la plongeaient dans l’eau. À suivre…

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