Janvier – L’an nouveau n’était pas célébré aux champs, affirme Norbert Rosapelly. Les amis se saluaient par ces mots « Je te souhaite une bonne année accompagnée de beaucoup d’autres » auxquels était répondu « Dans cinquante ans, puissions-nous en dire autant » ou bien « Y revenions-nous dans cinquante ans ! ». Pour connaître d’avance les variations du cours du blé pendant l’année, on faisait « sauter les Rois » le 6 janvier. On plaçait douze grains de blé, qui représentaient les mois, sur une même ligne, devant le feu. Sous l’influence de la chaleur, le grain éclatait faisant un léger mouvement en avant ou en arrière; en avant, signifiait hausse; en arrière, baisse. On en prenait note, comptant les grains de gauche à droite; on croyait avoir ainsi la mercuriale des marchés à venir. Février – Pour obtenir de belles récoltes de fruits, certains paysans allaient, la veille de la fête de la Sainte-Agathe, le 5 février, dans leur jardin et frappaient les fruitiers avec une gaule. On n’avait pas toujours recours à la sainte pour la protection des fruitiers. La présence d’une grosse pierre, à l’enfourchure de ces arbres, assurait avec certitude la récolte de l’année. La sainte était particulièrement fêtée dans la vallée d’Aure. Mais, Mgr Gilbert, évêque du Comminges interdit cette célébration, le 7 juillet 1664. Dans sa lettre pastorale, le prélat se justifia en invoquant la superstition et la débauche pendant cette fête dénaturant ainsi le côté religieux de la journée. Il affirmait que la population croyait que les grêles et tempêtes annuelles se formaient cette nuit-là. L’église, lieu sacré, ne pouvait être le lieu de nourritures et beuveries incontrôlées. La population saurait ainsi que ces excès de bouche et ces libations – commestions et beuvettes – devaient se pratiquer dans les maisons sous la protection de Saint-Paul. Cette admonestation était assortie d’une interdiction de la sonnerie des cloches pour la nuit de la Sainte-Agathe et des quêtes pratiquées pour l’achat des victuailles et du vin. Des peines de droit seraient appliquées à l’avenir contre les profanateurs des lieux sacrés et des superstitieux. À suivre…