50 – Us et coutumes dans les H.P – Envoûtement et messes

Norbert Rosapelly regrettait fort de n’avoir pu s’aboucher avec un magicien car ceux dont il avait entendu parler étaient morts. Mais tous étaient réputés pour toutes les opérations de magie qu’ils pratiquaient. Ils pouvaient, par leur savoir-faire et leurs philtres, guérir ou donner des maladies mystérieuses : màu-dat, mal donné. Le pauvre envoûté dépérissait à vue d’œil et mourait de consomption. L’envoûtement pouvait s’étendre aux animaux. Ainsi, les porcelets qui mouraient du tourniquet – qu’une légère purge préventive pouvait éviter – étaient, d’après les bonnes gens, sous l’influence d’un « charmatori » maléfice ou sort jeté. Pour tourmenter un cœur volage, on plantait, en forme de croix, des épingles dans un fragment de bougie bénite le jour de la Chandeleur et on le déposait, à minuit, à l’entrecroisement de quatre routes. Il était convenu que ce que le devin ne pouvait faire, une « messe » l’obtiendrait. Une messe célébrée à cette intention calmerait les âmes – les feux follets – qui paraissaient durant les soirées orageuses au-dessus des tourbières et autres lieux humides. Un mariage qui paraissait traîner en longueur ou semblait devoir se rompre, une messe de « mal-amour » devait en hâter prestement la conclusion. La messe de « male-mort » provoquait une longue et douloureuse agonie; elle était célébrée contre les usuriers ou individus qui avaient commis des exactions. Après une messe de « sento-secaïre » ou « d’escuminjo » exaucée, le jeune homme qui refusait d’épouser la jeune fille qu’il avait séduite mourrait de consomption. Une réserve toutefois : la personne qui la demandait ne devait avoir eu que cette intrigue amoureuse. Quelques prêtres interdits et sans ressources, avaient contribué à propager et maintenir la croyance à ce rituel en prêtant leur concours à des pratiques grassement rémunérées. Semer du sel devant la porte d’entrée de la maison le mercredi et le vendredi de chaque semaine de l’année, garantissait les habitants des mauvais esprits. Enfin, le temps qu’il faisait les douze premiers jours « indicateurs » de l’année indiquait la dominante météorologique des mois de l’année à venir. À suivre…

 

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