45 – Us et coutumes dans les H.P – Augure

Tout comme les Romains, les habitants de la campagne, gens observateurs, tiraient de la présence du vol, des cris des oiseaux, de l’attitude des animaux domestiques, des pronostics météorologiques assez exacts, écrit Norbert Rosapelly. Une rencontre inopinée, une vue fortuite, des cris inusités de quelques oiseaux, les prédictions pour l’avenir fusaient aussitôt. La vue d’une pie : réception imminente d’une lettre annonciatrice d’une bonne nouvelle; l’oiseau traverse de gauche à droite la route que suit le voyageur : mauvaise nouvelle; le contraire, s’il vole de droite à gauche. S’ajoutent deux autres augures de la vue de cet oiseau. Deux pies caquettent : mariage, trois pies : procès. « Mariage et procès seront bénis et gagnés, ou malheureux et perdus, selon la direction que prendront ces oiseaux à l’approche de l’observateur ». Une pie rôde autour de la maison ? Il faut jeter une pincée de sel au feu en lui tournant le dos. Elles sont deux ? Jeter la pincée de sel, de chaque main, au feu en lui tournant le dos. Ouf ! Le mauvais sort était ainsi conjuré. Tout le monde sait que le ululement des inoffensives et utiles effraies et chouettes prédit un deuil de famille. Une pincée de sel au feu retardera avec certitude la mort ou, pour le moins, conjurera le mauvais sort. « Des plumes de volaille trouvées au croisement de quatre chemins, témoignent qu’une incantation pour déjouer quelque maléfice a été faite, à minuit, en ce lieu propice ». Une tresse ou peloton de plumes trouvés dans une couette ou un traversin prouve qu’un sort a été jeté à l’occupant du lit. La première fois que l’on entend le coucou, au printemps, on se couchera sur le dos et l’on ne souffrira pas de la sciatique le reste de l’année. Crime impardonnable : la destruction d’un nid d’hirondelles portera malheur au dénicheur ! Et que dire alors d’une poule qui se permet d’avoir le chant du coq ? La ménagère terrifiée sait qu’un malheur frappera sa famille. Quant à la découverte d’une pièce de cinq sous sur le bas-côté de la route ? Je n’ose vous décrire le mauvais sort ou la maladie qu’encourt le malheureux déposant. À suivre…

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