46 – Us et coutumes dans les H.P – Sorcières et loups-garous

La fréquentation des ouvriers agricoles qu’entretenait Norbert Rosapelly, lui permettait d’affirmer la survivance de croyances superstitieuses très vivaces dans les campagnes bigourdanes. Les sorcières, « brouchos, hados, pousouéros », étaient nombreuses et redoutées. Il était frappé par le ton de conviction avec lequel des gens de bonne foi racontaient des histoires de sorcières et de loups-garous. De retour d’une « espélouquère », peu de gens n’avaient rencontré de loup-garou ou d’animal extraordinaire aux formes peu précises, modifiant sa taille, changeant de couleur au clair de lune des longues et froides nuits d’hiver. La chaleur communicative mise dans la narration « frappait les imaginations jeunes et paresseuses d’un auditoire prédisposé, d’une crédulité naïve, ouverte aux contes les plus fantastiques et aux récits les plus invraisemblables ». Voici la définition des sorcières donnée par Norbert Rosapelly : « Les sorcières que nous connaissons, c’est-à-dire désignées comme telles par leurs voisins, sont des femmes d’un âge avancé, intelligentes, laborieuses, rapaces, infatigables au travail, menant bien leur ménage. L’individu paresseux, désordonné, incapable d’un effort prolongé, qui n’a pas l’énergie de lutter, comparant ses affaires qui vont déclinant avec la situation prospère de la voisine, aime mieux attribuer à une cause supérieure, occulte, la différence qu’il constate, que de reconnaître son infériorité morale et son incapacité physique ». Pour la population des campagnes, la sorcière a été portée, avant son baptême à l’église, au sabbat et baptisée par le diable, ce qui nécessite, quand cela est découvert, un nouveau baptême religieux. Le loup-garou ne peut jeter de sort comme la sorcière. Il est rarement malfaisant, c’est plutôt une victime des sorcières, ou un déguisé qui se rend au sabbat, ou encore un infortuné subissant une métamorphose temporaire. Certains individus ont des serpents familiers dont la présence dans la maison procure fortune et prospérité. La peau d’un serpent trouvée le vendredi est un porte-bonheur. Un cheveu maintenu dans l’eau plusieurs mois se transformera en serpent. À suivre…

 

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