42 – Us et coutumes dans les H.P – Sonnerie des cloches (suite 3)

À Ordizan et Antist, l’usage constant de la paroisse était de sonner toutes les cloches à tue-tête, au moindre nuage qui paraissait, de jour ou de nuit, depuis le mois d’avril jusqu’à la mi-septembre. À Pouzac, le curé ne connaît d’autre règle que celle qui lui est prescrite par ses supérieurs dans le nouveau rituel. Il pense que la religion gagnerait si l’on défendait aux prêtres d’aller à l’église pendant le temps d’orage. À Ger et Lugagnan, le peuple du Lavedan craint peu les orages parce que rarement on y est frappé de la grêle; presque personne ne se rend à l’église de Ger en ces circonstances. Le curé n’y fait que des exorcismes et autres prières prescrites par le nouveau rituel. La population a tellement confiance dans le son de la cloche, qu’elle exige qu’on la sonne au moment même où l’orage se déclare vraiment. À Orignac, Hitte, Azereix et Ibos, on se borne aux prières indiquées et aux exorcismes pratiqués à la cathédrale de Tarbes. Le Curé d’Azereix est prévenu que cet usage « ne pourrait être détruit sans s’exposer aux murmures du peuple ». À Bernac-Dessus, le carillonneur se rend à l’église pour sonner les cloches au moment où il s’aperçoit qu’il y a une vraie menace. Si l’orage est décidé, le curé est prévenu. Exorcismes et prières faites, on constate que le peuple est devenu si superstitieux qu’il perd la confiance en ses pasteurs zélés et très dignes à occuper les fonctions de leur ministère, d’où par conséquent un abus qu’on ne peut pas tolérer. À Momères, on sonne les cloches. Qui veut se rend à l’église et, en son particulier, prie avec dévotion. Ici, « pour éteindre la mauvaise foi », pas de procession ni exorcisme quelconque. À Montignac et Angos, on respecte les prières prescrites par l’ancien rituel de Mgr de Poudenx. À Saint-Martin, Loucrup et Visquer, on sonne les cloches s’il y a menace de grêle. Le peuple tient trop à ces signes de croix et aux coups de goupillon. Le curé ou le vicaire doivent être en surplis et étole à genoux devant le maître-autel. Ainsi, la colère de Dieu devrait s’apaiser et détourner le fléau. À suivre…

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