41 – Us et coutumes dans les H.P – Sonnerie des cloches (suite 2)

À Lahitte-Toupière, à l’apparition du plus petit nuage, le curé se rend à l’église et dès les premiers coups du tonnerre, il chante les litanies des Saints et fait les exorcismes et prières recommandés par le rituel. Norbert Rosapelly observe que cet usage, « quoique bon et louable par lui-même, entretient le peuple dans la superstition pour laquelle il est très enclin ». Le curé : « On a beau les precher, les éclairer, leur expliquer de la manière la plus pathetique, ils disent, et qui pis est, ils croyent qu’il dépend de leur curé de détourner l’orage ou de laisser greler, et vous pouvés croire que quand ce malheur arrive, nous n’y sommes pas bons ». À Castelvieilh, l’usage est de fortement sonner les cloches, d’appeler promptement et sans délai le curé à l’église s’il ne s’y rend de lui même; d’allumer beaucoup de cierges mais on n’y fait d’autres prières que celles que le nouveau rituel prescrit. À Viala, s’il y a des orages, le curé ne va que très rarement à l’église où il chante au bas de l’autel les litanies des Saints sans faire aucun exorcisme. À Villenave, depuis plus de 30 ans, a cessé ici et dans presque toutes les paroisses de cette vallée de Barèges l’usage des exorcismes pour les orages. À Visos, le Curé déclare : « Je n’ay pas dû aller à l’église depuis tout le temps que je suis dans mon bénéfice, auré-je été obligé d’y aller, je n’aurai pas fait d’autre exorcisme ni prière différente de ce qui est prescrit par le rituel. Je me suis aperçu qu’on a une très grande confiance dans le pouvoir des prêtres pour détourner l’orage; ils vont même à croire qu’il dépend d’un prêtre pour laisser grêler et ils se croient dans une certaine sûreté contre ce fléau pourvu qu’on sonne les cloches parce qu’elles sont bénies. Je leur ay fait des observations la dessus et ne m’ont pas paru s’obstiner; je ne juge pas cependant de leur façon de décider jusques dans une occasion d’orage d’être grellés ». À Arcizac-Adour, d’autres prières que celles du rituel sont faites mais « j’estime que nos seigneurs évêques auroient tous bien fait de les supprimer attendu que c’est un abus intollérable » dit le Curé. À suivre…

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