38 – Us et coutumes dans les H.P – Le signe de la croix

Norbert Rosapelly observe fréquemment, les jours de foires et de marchés, « des vendeuses faire le signe de la croix, tenant au bout des doigts la première monnaie qu’elles perçoivent ». Elles accompagnent ce geste de mots prononcés en gascon ou en français : « Dieu porte-chance ! ». Le signe de croix se répète en de nombreuses circonstances : « en passant devant une croix ou une église, en se mettant à table et en se levant, en changeant de chemise, en se mettant au lit, en chemin de fer quand le convoi s’ébranle, en voiture au départ, pendant l’orage, à la lueur fulgurante de l’éclair ». Au moment de prendre un bain de rivière, on trempe son doigt dans l’eau et on fait le signe de croix. Bien évidemment, on fait le signe de la croix « à la rencontre d’une femme réputée comme sorcière ». Il est d’usage de tracer, avec la pointe du couteau, une croix sur le côté plat du pain avant de l’entamer. Il n’était pas rare de voir des croix gravées sur des chênes, au bord des routes, en commémoration d’un accident mortel survenu dans ces endroits. Plus insolite, Rosapelly a vu jeter de l’eau bénite, par une très vieille femme, le chef de la maison, sur la croupe d’un cheval, au moment de son départ pour l’hippodrome de Laloubère. L’accomplissement de ce rite fut terminé par un signe de croix. Il a vu également jeter de l’eau bénite sur une vêle destinée à la reproduction, au moment de la prise de possession. Un signe de croix termina la prière mentale faite pendant l’aspersion. À Vic-en-Bigorre, le 27 mars 1803, c’est la consternation. La clef de voûte de l’église Saint-Martin cède, chute, détruit une partie du sanctuaire, enfonce le carrelage et brise la boiserie du chœur. Des pans de l’arc-doubleau s’écroulent aussitôt, défonçant les vieux tombeaux des chapelles. Le matin du 21 avril 1876, le « feu du ciel » s’abat sur la flèche du clocher; en quelques instants, elle est la proie des flammes. Les brandons incandescents tombent sur la toiture du mur clocher, de style gothique toulousain, placé en contrebas, qui prend feu. Dans les deux cas, les paroissiens et les badauds, nombreux, se signaient à qui mieux mieux. À suivre…

 

Laisser un commentaire