La médecine populaire utilisait les pierres sacrées, précise Norbert Rosapelly. À Puntous (65230), au lieudit Lapeyrette, on visitait, la nuit de la Saint Jean, une croix de bois au pied de laquelle était placée une grande pierre blanche. Elle était réputée pour avoir le don de faire des cures merveilleuses. Au milieu, était pratiquée une cavité dans laquelle on versait de l’eau que l’on faisait blanchir au moyen du frottement d’un caillou contre la pierre. « On la recueille dans des vases et on la conserve précieusement pour en laver, le cas échéant, les parties du corps atteintes par le mal ». L’abbé Jean-Pierre Colomès de Vic-en-Bigorre écrivait que, dans l’église des Pères de Saint-Lézer, il y avait des reliques du saint. Le peuple y accourait avec une grande dévotion pour être guéri ou préservé de la rage des chiens. On y menait toute sorte de bestiaux pour les y faire bénir. « Dans une chapelle souterraine, on y baisait une pierre de marbre où l’on disait que le corps du saint avait reposé ». À Bentayou-Sérée, il y avait trois églises sous le vocable de Saint Jean, Saint-Cristau et Sainte-Catherine. Saint-Cristau opérait la guérison du mal de Sainte-Rose (eczéma). Le tableau du saint était relégué sous le porche devant lequel le desservant récitait des prières à l’intention du malade après avoir reçu une obole. Les solliciteurs venaient s’agenouiller ensuite, à 500 m plus loin, au pied de la croix dudit Saint-Cristau. À Larreule, quatre chapelles étaient dédiées à Saint-Jean-Baptiste, Notre-Dame, Sainte-Catherine et Saint-Eucher. Dans cette dernière, se trouvait un coffre non fermé à clef, renfermant un crâne et plusieurs gros ossements, sans indications particulières pouvant justifier qu’il s’agissait de reliques. Pourtant, beaucoup de personnes y venaient par dévotion et « par une espèce de culte qui paraît tenir de la superstition, ils passent neuf fois sous l’autel et sous le coffre où sont les ossements et s’y frottent avec des linges les parties de leur corps où ils ressentent quelques douleurs, ce qui se faisait quelquefois avec beaucoup d’indécence par des personnes de différents sexes ». À suivre…