33 – Us et coutumes dans les H.P – Funérailles d’antan

Les repas des funérailles étaient prévus par testament. Le 20 janvier 1708, une testatrice de Baudéan fixe le nombre et la nature des messes qui seront célébrées « pendant le mois après son décès auxquelles veut qu’une de ses filles assiste et aille à l’offrande avec pain et chandelle ». Une autre « veut et ordonne que, après son décès, il soit mis aux quatre coins de la bière quatre chandellons de cire vierge aux dépens de ses biens ». Norbert Rosapelly a assisté à des funérailles au cours desquelles de proches perdants, des femmes surtout, « exprimaient leur douleur en de bruyantes lamentations, gémissements prolongés, entrecoupés de propos élogieux sur le défunt ou trahissant des préoccupations motivées par ce décès ». Il en traduit quelques-uns : Ah ! Mon pauvre mari que je ne verrai plus !…Lui si bon, si laborieux, toujours aux petits soins pour moi !… Comment pourrai-je rentrer dans cette maison ! Ah ! Dieu de moi, que vais-je devenir !… Adieu, mon pauvre un tel, adieu !… Qui va diriger nos travaux !… Élever tes orphelins ! « Ce récitatif ponctué de cris étouffés, de murmures plaintifs de quelques assistants, soutenus par les psalmodies de l’officiant, était d’un pathétique impressionnant ». En 1695, l’Évêque de Tarbes, François de Poudenx en tournée pastorale à Bagnères, interdit, sous peine d’amende, « les cris indécents et ridicules des femmes qui accompagnent leur mari au cimetière ». Dès 1300, il est défendu, à Tarbes, « à toutes personnes de crier et lamenter au retour d’un enterrement ». Jean-Baptiste Larcher relate les somptueuses funérailles faites à Charles de Bourbon, le 5 septembre 1502. Transporté d’Andrest dans le chœur du couvent des Cordeliers, à Tarbes, le cadavre fut vêtu en habit de chevalier dans une litière de drap d’or dont les bras étaient couverts de drap noir. Aux quatre coins de la litière, se tenaient des pages en deuil portant, chacun, une torche de cire noire chargée de l’écusson du défunt. Après la litière, venaient le sénéchal de Bigorre en grand manteau de deuil et de grands seigneurs. Les chefs d’office et domestiques les suivaient, deux à deux, en robes et chaperons de deuil. À suivre…

 

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