31 – Us et coutumes dans les H.P – Repas, pots et pintes (suite)

Les ouvriers de divers métiers célèbrent leur fête corporative : les charpentiers et les maçons (Saint-Joseph), les forgerons et les serruriers (Saint-Eloi), les menuisiers (Sainte-Anne), les tailleurs et couturières (Sainte-Catherine), les laboureurs (Saint-Roch), les musiciens (Sainte-Cécile), les mineurs et les sapeurs-pompiers (Sainte-Barbe), etc. Le programme de la fête est partout et toujours le même. La veille, sérénades; le matin, passe rue en musique; après la messe chantée, banquet. Le soir, un bal clôture la fête. Des banquets animés réunissent aussi les membres de nombreuses sociétés amicales et associations professionnelles. À l’occasion de toutes ces agapes, les formules de politesse ne manquent pas. Les très vieilles femmes, tenant des deux mains les côtés du tablier, font une flexion des genoux accompagnée de ces mots : « Serbento, mestre ! » Votre servante, Maître ! La salutation adressée à un groupe ou à plusieurs personnes est « Adichatz, mounde ». Et l’on se sépare par les mots : « A las prumèros ou Birap-é dé màu ». Norbert Rosapelly note un usage campagnard curieux. Par politesse, le paysan que l’on vient de saluer et qui entre avec quelqu’un dans un logis, salue de nouveau en pénétrant dans l’appartement où il est reçu, ajoutant, après le nom de la personne saluée « et à la compagnie ». Interrogés sur cette locution terminale, les vieillards disent qu’il s’agit de saluer ainsi l’ange gardien de la maison, les « dieux lares ». À la campagne, c’est un affront que de ne pas accepter à boire et aussi à manger. En choquant les verres, l’hôte porte la main à sa coiffure et ne manque jamais, le verre vidé d’un trait, de le renverser, le secouant avant de le replacer sur la table. Rosapelly ajoute : « Dans ces quelques gouttes de vin jetées à terre, on retrouve un geste de libation antique ». Dans ma jeunesse, près des contreforts du Baïgura, à Irissarry, j’ai observé, plusieurs fois, ce geste rituel pratiqué avec vivacité par des bergers âgés faisant une halte rafraîchissante à la cordonnerie de la place que tenait ma chère belle-mère. À suivre…

 

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