Les réjouissances gastronomiques étaient fréquentes chez nos anciens affirme Norbert Rosapelly. Elles avaient lieu aux frais de la communauté villageoise. Les beuveries avaient pour prétextes la mise en ferme de biens ruraux, le paiement de redevances, la remise du livre d’imposition et reddition des comptes, les fêtes religieuses, la nomination du sonneur de la paroisse, le choix du porcher communal, etc. Dans ses « Glanages », Jean-Baptiste Larcher décline ainsi un repas frugal qui coûta 8 livres 6 sols 6 deniers, savoir : 1 livre 11 sols 6 deniers de pain; 2 livres 0 sol 6 deniers en morue, sardines, huile, épices, clous de giroflée et safran; 8 sols en escargot et poisson; 21 pots et demi de vin qui coûtèrent 2 livres 13 sols 9 deniers. On donna 9 sols au cuisinier et 1 livre pour le service. En 1620, le Conseil vicquois fixa la dépense du Sausevert ou repas des affermes à 2 écus, l’excédent de la dépense était à la charge des consuls et gardes. Pour la collation de la Circoncision, les gens d’Estensan et Estensaguet dépensèrent, en 1612, 8 pintes de vin qui coûtèrent 1 livre 9 sous. Les collations du soir du « cap dan » (1er janvier) coûtèrent 1 livre 12 sous. En 1615, les gens de Guchen payèrent 7 pichets et 1 tasse de vin aux femmes veuves le jour du rentement soit 1 livre 7 sous, 6 bacquettes. En 1632, les mêmes dépensèrent 9 livres de fromage pour la collation du percepteur lors du rentement de la dîme, plus 1 livre 18 sous. Le notaire d’Asté déclare « Mes collègues officiers du Saint-Sacrement et moy avons soupé ensemble de soir de Saint-Jean-Baptiste, despensé 2 livres et demy, veau à 7 sols la livre, monte à 17 sols 6 deniers plus 3 pintes de vin à 14 sols le pot, monte à 1livre 1 sol et 4 livres pains à 6 liards l’une, monte à 6 sols et le tout revient à 2 livres 4 sols 6 deniers ». La fabrique de Sainte-Marie-de-Campan a payé 40 francs (1907) pour le repas annuel des chantres de la paroisse Sainte-Marie mais le compte n’était pas bon, il manquait 35 francs des « traditionnels 75 francs ». À qui la faute ? À suivre…