29 – Us et coutumes dans les H.P – Rixes, bagarres (suite)

Des fêtes locales ensanglantées ne sont pas rares dans notre paisible Bigorre. Si les jeunes gens de Chis surent ne pas répondre aux provocations de ceux de Dours, ce n’était pas le cas de ceux de Baudéan qui, en 1913, provoquèrent de rudes gars de Lesponne au motif que les pieds n’étant pas suffisants pour marquer la cadence, ils voulurent battre la mesure sur la figure de leurs voisins. Ces derniers ne virent que du feu, tout d’abord. Puis, reprenant leurs esprits, ils répliquèrent par une grêle de coups de poing qui tomba dru sur le nez des agresseurs. Le public était en joie et comptait les points, enfin…les coups. L’intermède dura dix minutes interrompu par la vue d’un képi de gendarme qui fit l’effet d’une douche froide et éparpilla aussitôt les belligérants. Norbert Rosapelly souligne, tout de même, « qu’une partie des amateurs de boxe s’est hâtée de battre en retraite sur Bagnères de Bigorre avant la nuit, la revanche se paiera, paraît-il, l’année prochaine. D’ici lors, plaies et bosses auront eu le temps de guérir ». Toutes ces bavures étaient relatées dans « Le Semeur » de 1913. La dernière chronique parue dans « L’Ermite » de l’Escaladieu, en 1913, ne fit aucune allusion à une fête qui eut lieu à l’auberge de l’Escaladieu. Pourtant, cette fête « à tout casser » aurait bien mérité quelques lignes. À l’aide d’une bouteille et d’un poing américain, un soldat en permission fit régner la terreur. Les gendarmes de Bourg accourus constatèrent une tête fêlée ! À Bonnemazon, lieu des rencontres pugilistiques, les jeunes gens de Bourg ne pouvaient souffrir le dynamisme de leurs homologues de Cieutat et « de suite l’étincelle jaillissait, les poings se levaient, la bagarre éclatait ». Plus paisibles, les Béarnais se retirant du marché de Vic-en-Bigorre dans la direction du Montanérez ou du Vic-Bilh ne poussent plus d’ilhets. L’arrenilhet ou ilhet était une espèce de hennissement ou modulation aiguë qui était un cri d’appel, de provocation, de ralliement ou de joie. L’ilhet est l’irrintzina basque. À suivre…

 

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