Norbert Rosapelly constate qu’une coutume belliqueuse, vestige des mœurs sauvages et barbares, disparaît peu à peu mais trop lentement. Les jeunes gens rivaux partent en groupe provoquer la jeunesse de la commune célébrant la fête locale. Sous le prétexte le plus futile, ils ne tardent pas à en venir aux mains. Souvent le pugilat a lieu entre jeunes de communes voisines qui se sont donné rendez-vous dans le village où a lieu la « hesto ennàu ». L’annonce des fêtes villageoises se traduit par une formule rituelle : « Le plus cordial accueil est réservé à la jeunesse des localités voisines ». Malgré cette invitation pacifique annuelle, les journaux se font l’écho de querelles, souvent sanglantes, entre jeunes de villages voisins. Le 4 juillet 1852, le jour de la fête locale de Sarniguet, plusieurs jeunes gens d’Andrest et de Siarrouy se querellèrent et se battirent dans l’auberge de Cestia cassant la vaisselle et divers objets de ménage. On retrouve des combats sanglants à Bourisp, à Villemur de Magnoac, le jour de la Saint-Mamer, le 11 mai, au quartier de Tuco-Milhas. Des rixes aussi, en 1892, sur la route de Lourdes, entre jeunes de Juillan et d’Ossun et à Luquet où on cherche querelle « dans le seul but de faire parade de sa force ». Très souvent, ces bagarres dégénéraient en véritable bataille. Ainsi, à Andrest, en 1898, quelques jeunes sont menacés de poursuites correctionnelles « à la suite de la légère incartade commise à la fête d’Aurensan ». On pensait que le Parquet ferait la leçon aux « tapageurs » qui n’avait blessé ni tué personne. Mais, le Juge d’Instruction qui les a interrogés était enclin à accorder une mesure de clémence car ces jeunes ne semblaient pas vouloir « la destruction de la Société ». À la fête de Chis de 1913, des jeunes de Dours et de Castéra se prirent de querelle. De mauvaises paroles, des coups, des verres brisés, la vaisselle du malheureux bazardier qui se métamorphose en armes. Le sang coule, deux jeunes gens de Dours sont grièvement blessés. À suivre…