Lors de la construction d’une maison, celui qui fait bâtir asperge d’eau bénite les tranchées creusées pour recevoir les fondations, ensuite place la première pierre et dépose quelquefois des pièces de monnaie entre les premières assises. C’est ainsi qu’à la destruction du pont de Palouman, à Mauléon-Barousse, lorsqu’on est arrivé à la dernière pierre, 4 pièces de monnaie en cuivre, de la grandeur ancienne de 1 à 2 centimes, furent découvertes. Cette monnaie était appelée « ardit ». À Tarbes, dans une culée du pont de l’Adour, lors de sa démolition en 1877, on trouva une plaque commémorative en plomb. Quand les maçons achèvent la dernière cheminée ou quand les charpentiers terminent la charpente – la lléouade – ils placent une branche de laurier souvent ornée de rubans multicolores, sur le faîtage, ce qui leur vaudra, de la part du propriétaire qui fait bâtir, une étrenne ou un repas en commun. Souvent, à l’achèvement de la couverture, une petite bouteille remplie d’eau bénite est fixée avec du mortier au faîtage de la maison. La date de la construction est gravée sur la pierre formant la clef de voûte de la principale porte d’entrée. Une maison de Mauléon-Barousse porte la date de 1557, une belle plaque couverte d’un écusson héraldique, de divers attributs, une enclume supportant deux marteaux notamment. Sur le pignon d’une maison de Saint-Lézer, on peut lire une fervente invocation entourant un ostensoir, tracée au pinceau portant la date de 1762 : « Jésus, moun Diou, aydat nous ». En 1906, un propriétaire de Vic-en-Bigorre fait des travaux de restauration. Sur la hôte de la cheminée de la principale salle du rez-de-chaussée, on lit : « Craignez Dieu, aimez le Roi, vivez toujours en frères ». Cette maison servait de salle comtale depuis le XIIIe siècle. La famille basque Harader, enrichie dans la fabrication de l’eau-de-vie, accrochera ce fief à son patronyme pour en faire Lassalle de Harader. À suivre…