Dans les campagnes, les vieilles maisons bâties en pisé étaient généralement abritées des vents d’ouest par de fortes haies mais aussi par des chênes séculaires. L’arrivée de la brique et du caillou fit abandonner l’usage de ces plantations. La maison terminée, le prêtre la bénit selon le rituel en vigueur. Norbert Rosapelly rappelle qu’il était d’usage de planter un figuier, considéré comme arbre tutélaire, lors de l’achèvement de la maison ou lors d’importantes réfections. L’aménagement intérieur a changé, le mobilier aussi. La porte d’entrée n’est plus fermée par une barre de bois placée en travers, les bouts engagés dans des mortaises engagées dans le mur. Le renard (her baylet) scellé au mur et s’abattant du bout libre, terminé en crochet, dans un anneau rivé à la porte, n’est plus utilisé pour la fermeture intérieure des portes. Le mobilier de la cuisine, principale pièce de la maison à la campagne, est entièrement modernisé. Le vaste foyer dans lequel on pouvait faire rôtir un quartier de bœuf, supporté par de grands et lourds landiers, est occupé par un fourneau permettant la cuisine simultanée de nombreux plats. La chandelle de résine fumante et son grésillement qui accompagne en sourdine le cricri d’un grillon familier, le caléy (lampe à huile) à la lueur vacillante, sont remplacés par des ampoules électriques. Et on n’utilise plus pour raviver et activer le feu, en le soufflant de loin avec la bouche, un vieux canon de fusil ou une tige de sureau évidée. La huche à pétrir (pastière) ne garnit plus un côté de la cuisine. On achète le pain à la boulangerie coopérative. La massive table du milieu n’est plus couverte de vaisselle rouge et grossière provenant des fabriques de Lahitte, Sombrun, Pouyastruc ou Ordizan. Il y a longtemps que les batteries de cuisine en cuivre rouge ou jaune sont devenues un luxe rare. Les ustensiles en fer battu reluisent sur les étagères et seront bientôt remplacés par des métaux nouveaux. À suivre…