Francs-Maçons Bayonnais

La loge bayonnaise de l’Ancien régime «La Saint Jean des Arts» est devenue «La Zélée» en 1770 (1). Cette monographie rappelle l’action de résistance menée par une majorité de «frères» affiliés à cette loge. Le 18 janvier 1946, le nouveau député Jean Joseph Garat, dans un article paru dans le journal «Résistance Républicaine», soulignait : «Les braves gens qui pendant toute l’occupation se contentaient de gémir à cause du ravitaillement et d’espérer le chocolat et le lait condensé, affirment aujourd’hui, avec autorité, qu’il n’y a pas eu de résistance dans ce pays». Au début de 1940, «La Zélée», seule loge bayonnaise en activité, compte 87 membres. La propagande du duo Pétain-Laval se charge de décrire l’ennemi public : les Francs-Maçons et les Juifs. Le 13 août, ils sont mis hors-la-loi. Le 17, les documents de la loge sont brûlés à Lahonce, chez l’instituteur. Le capitaine Georges Bergé rejoint De Gaulle, à Londres et revient en France, le 15 mars 1941, pour créer le réseau de résistance «Castille» dans la région Pays Basque-Landes. Au fil des rencontres, les «frères» sont contactés. Pierre Fort deviendra la cheville ouvrière locale en créant un réseau de renseignements militaires et économiques. Le 4 avril 1942, Londres connaîtra le plan détaillé du port de Bayonne, l’importance de son dépôt d’essence, son bassin de réparation, le plan de l’usine Bréguet Latécoère, la caserne d’hébergement de 400 gardes côtiers. Toutes les actions de sabotage, arrestations et déportations qui s’en suivirent sont décrites. L’année 1943 sera meurtrière et les gestes d’héroïsme quotidiens. À la Libération, les «frères» rentreront dans le rang, ne quémanderont pas la reconnaissance de l’État, les médailles, les postes. Après 1945, «La Zélée» qui fut la première du royaume à recevoir des Juifs, pouvait s’honorer d’accueillir dans ses Colonnes deux Compagnons de la Libération. Un livre sur l’amour de l’Humanité et de la Patrie.

(1) «Les Francs-Maçons Bayonnais sous l’occupation et dans la résistance» – Jean Crouzet – Éditions Gascogne – février 2004 – 12 €.


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