Les préambules des testaments étaient rédigés d’après une formule passe-partout, selon Norbert Rosapelly. Marie Castillon, d’Asté, atteinte de « certaine maladie corporelle », et sentant sa mort prochaine, fit coucher par Me Laporte, notaire, qui actera ses dernières volontés notées par le curé étant « en son bon sans, bien voyant, oyant, parlant, cognoisant ». Ce dernier note qu’en bonne chrétienne, elle a fait le signe de croix, a recommandé son âme à Dieu le suppliant par l’intercession de la Vierge Marie de lui pardonner ses péchés et « colloquer » son âme dans la gloire éternelle du Paradis, élisant sépulture pour son corps dans le cimetière de l’église Saint-Savin d’Asté, lègue et laisse aussi à Notre-Dame des Agonisants du lieu son « dauantal nuptial que veut lui soit baillé après son décès ». D’une manière générale, le clergé recevait et rédigeait les testaments. Pierre Nogué, dit Bastia, laboureur de la même commune, est au lit malade et grandement incommodé « à cause d’un tertre ou roché qui lui seroit tombé dessus son corps sortant des pierres pour faire la chaux, néanmoins sain de ses sens… ». Plus cocasse, à Laloubère, en 1745, on vit une mère empêcher son fils « de dicter avant de mourir son testament à Me Rosapelly, vicaire de Laloubère, en s’asseyant sur le lit du mourant et en lui fermant la bouche ». Sous l’ancien régime, « un ou plusieurs coups d’encensoir, l’offre d’un gros morceau de pain bénit, l’aspersion distinctive, étaient des prérogatives seigneuriales, des droits honorifiques, dont les possesseurs étaient fort jaloux. Les curés et marguilliers avaient fréquemment des démêlés à ce sujet, soit avec le seigneur du village, soit avec les consuls en exercice ». Emmanuel de Pujo, juge-mage, seigneur de Lafitole, plaida contre le curé, en 1722, qui fut condamné à lui donner, ainsi qu’à sa femme, « l’eau bénite par présentation du goupillon, en qualité de patron de ladite cure et, par aspersion, à ses enfants ». À suivre…