Le curé de Pouzac trouve que : « le peu de sobriété des hommes d’un certain âge et la parure affectée de la jeunesse font souvent de ces processions plutôt un sujet de scandale que d’édification ». Le curé d’Asque estime que sa paroisse ne se distingue « ni par sa modestie, ni par sa participation aux sacrements, ni par sa pratique d’aucune vertu : celle de la tempérance y paraît être la plus négligée ». Le curé de Castillon déclare : « La seconde fête de la Pentecôte, on va processionnellement à Médoux d’une manière plus qu’indécente ». Le curé de Mérilheu reconnaît que chez lui la procession se fait « d’une manière assez édifiante ». Celui d’Asté se montre paternel « s’il y a des abus, je les ignore ». En juillet 1768, le Sénéchal de Bigorre interdira aux particuliers de Bagnères, d’Asté et autres lieux de porter, dans l’enclos des pères capucins de Médous, du pain, vin ou autres provisions pour les y vendre ou débiter. Le pèlerinage à Notre-Dame de Héas, qui se pratique en août ou septembre, voit accourir une très nombreuse foule d’hommes, femmes et enfants, qui entonnent des cantiques et manifestent une grande joie. Arrivé à la chapelle, « chaque dévot s’approche de l’autel sur lequel est exposée à la ferveur publique une petite statue de Notre-Dame en faisant une infinité de révérences ou de génuflexions que tous imitent à l’envi; puis il embrasse la statue, la baise pieusement sur les deux joues et lui passe la main sur le dos depuis la tête jusqu’aux talons en suivant ainsi toutes les formes du corps. Les hommes se bornent à cela, mais les femmes prennent la statue dans leurs bras et lui font mille caresses empressées et familières ». Tout le monde repart ensuite vers ses montagnes en portant, au bout d’un bâton, des chapelets de bois et de verre et des anneaux de cuivre qu’ils font passer sur la figure de la grande statue de marbre avant de les distribuer aux crédules et simples montagnards qui emportent ces bijoux comme des amulettes. À suivre…