16 – Us et coutumes dans les H.P – Les Pèlerinages

Jean-Marie Joseph Deville, homme du XVIIIe siècle et auteur des « Annales de Bigorre », a fait les pèlerinages de Bétharram et de Héas. Son sentiment est mitigé : « sans doute, il est permis de se figurer des scènes étranges dans cette foule prodigieuse accourue pour un jour ». Norbert Rosapelly rapporte que des témoins oculaires, plutôt portés à l’indulgence, racontent les péripéties des pèlerinages les plus réputés de Bigorre : Notre-Dame de Piétat et Notre-Dame de Médoux. C’est le troisième jour de la fête de la Pentecôte que plus de 30 paroisses se rendent à Piétat. Le curé de Saint-Martin a cessé ces processions pour cause d’abus et celui de Momères en demande l’interdiction. Le curé de Cieutat déclare : « Ces pèlerinages sont loin d’être des actes de dévotion. Les hommes faits s’y abandonnent en grande partie à l’intempérance du vin, les jeunes gens pleins de sentiments de haine et de vengeance que des paroisses jalouses et ennemies nourrissent depuis des siècles, y trouvent l’occasion de prendre querelle et ne se séparent jamais sans être ensanglantées. Il n’est même pas sans exemple qu’il ne soit rendu des blessures qu’ils avaient reçues. J’aime mieux me taire que de parler des jeunes filles; mais ces prétendues dévotions, qui ne sont que des scandales, sont la cause d’une infinité de débauches en tous genres. Je ne dois pas encore omettre que c’est encore là un sujet de grande dépense pour les communautés. Les consuls, marguilliers et chantres, qui sont en grand nombre ce jour-là, y mangeant et buvant tant qu’ils veulent aux dépens des biens communaux ». Un autre curé déclare que « c’est plutôt l’orgueil, la curiosité et quelquefois l’excès qui est le principal objet de la procession de Notre-Dame de Médoux ». Le curé de Poumarous n’est guère plus tendre : « Vu que c’était le plus souvent une procession de vanité, de dissipations et de dépenses ». À suivre…

Laisser un commentaire