15 – Us et coutumes dans les H.P – Les ânes au charivari

Norbert Rosapelly nous apprend que lorsqu’une femme battait son mari ou avait des amants, les jeunes gens du village lui « faisaient courir l’âne » (l’asouado). « L’effigie du battu ou de l’adultère est placée à califourchon sur un âne, la face tournée vers la croupe. L’âne est porté, quelquefois, sur une charrette et promené dans la commune avec haltes fréquentes pendant lesquelles un chanteur, à l’aide d’un porte-voix, rappelle les causes de l’asouado. Très souvent, la simple promenade de l’âne est transformée, à la grande joie des curieux, en spectacle à plusieurs scènes et nombreux acteurs ». Le 28 février 1770, l’après-midi, en assemblée politique, le procureur du roi Duboé est là et M. de Salles, maire de Tarbes, déclare que les sieurs Sénac et Isaac Grasset, meunier au moulin du Chapitre, sont venus lui demander la permission d’organiser un charivari parce qu’une querelle est survenue au quartier Sainte Anne où une femme bat son mari. La réponse est négative de la part du premier magistrat de la ville et défense expresse leur est faite d’occasionner des attroupements. Peine perdue, une charrette est traînée par des chevaux sur laquelle sont assis 10 à 12 hommes travestis en femmes et un homme vêtu d’une redingote, auquel plusieurs hommes donnaient des coups, figurait l’homme bafoué. Devant la charrette, un homme est monté sur un âne, la tête vers la queue et le visage tout barbouillé de noir. Devant lui, 40 cavaliers avec des cocardes bariolées à leurs chapeaux, ayant à leur tête deux espèces de hérauts d’armes et un autre avec une corne dont il se sert en guise de trompette et encore un autre, ayant un porte-voix, est placé vers la tête. Cette troupe, ainsi formée, parait dans le faubourg Sainte-Anne, puis, le lendemain, traverse toute la ville, s’arrête aux places et carrefours où elle fait chanter par un jeune homme une chanson relative à l’objet du charivari. À suivre…

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