Norbert Rosapelly nous assure que la lecture des contrats de mariage nous fait connaître le vestiaire formant le trousseau des jeunes mariés de cette époque. Dans la noblesse, les tissus de qualité ne manquent pas. Ainsi, lorsque Louise de Castelbajac épouse Jean de Durfort, écuyer et coseigneur de Pujols en Bassadois, le contrat énumère le vestiaire de madame : robes de satin broché, velours cramoisin (cramoisi = couleur rouge foncé tirant sur le violet), velours tané (cuir fait d’écorce de chêne moulue), velours noir; robe de camelot (étoffe faite de poil de chèvre ou de laine mêlée quelquefois de soie en chaîne), fourrées et doublées avec ensemble cottes et manchons, chaperons (coiffure) de tête, 3 de velours. Le seigneur promit de doubler la robe de satin broché d’une parure de satin blanc et la cotte de damas blanc, celle de velours noir de pannes (étoffes) noires, la cotte (tunique) de satin cramoisin; celle de camelot de pannes blanches et la cotte de satin vert. En sus, il lui donna une robe de velours tanné doublée de velours et une autre de velours violet cramoisin doublée d’hermine. Les contrats de mariage dans le peuple sont moins étoffés, si j’ose dire, encore que… Le 27 mars 1739, la future épouse apporte 200 livres dans la corbeille, plus 8 linceuls (draps de lit), 3 de lin et 5 d’estoupe (en filasse de chanvre ou de lin) de 12 pams (1 pan = 22 cm ou 23 cm) de longueur et de 8 pams de largeur; 16 chemises à usage de femmes, le haut de lin et le bas d’estoupe; 16 coiffures de toile de lin; 8 tabliers de toile de lin; 6 serviettes, 8 vestes à usage de femme, à savoir 2 d’un cadis (serge de laine de bas prix) bleu, 2 du buret (laine brune, lourde, rêche et robuste), 2 de cordelat (étoffe de laine grossière), 1 de basin (étoffe croisée dont la chaîne est de fil et la trame de coton) et l’autre de toile de lin; un sac de tête de laine fin et en bon état « qu’elle portera pareillement dans la maison du futur époux en la charge pour lui d’en faire reçu ». À suivre…