11 – Us et coutumes dans les H.P – Mariage – Noce (suite 5)

Après la bénédiction nuptiale, les époux et leurs convives sont arrêtés par la « barraille », ruban tricolore dont deux « sabbaïrés » – cadets de famille – tiennent les extrémités, barrière qu’il n’est permis de franchir que moyennant une rétribution en échange de laquelle les invités reçoivent un verre de vin, un bouquet et une pomme reinette. Si le marié a refusé les honneurs, honte à lui, un charivari obscène et ordurier l’attend sans compter les pierres lancées sur son toit, la nuit et bien d’autres désagréments. On retrouve cette coutume à Lau-Balagnas ainsi que dans de nombreuses paroisses. Pour « l’étranger » à la commune, payer son droit d’entrée est un gage de paix et de tranquillité. Dans les villages du Bénaquès, on observe une variante de cette pratique. « Le matin de la noce, on installe devant la porte de l’église, une table chargée de bouteilles de vin et de verres. Les jeunes gens du village qui ne font pas partie du cortège offrent à boire aux gens de la noce qui, en échange de cette gracieuseté, donnent des étrennes. Si les gens de la noce n’ont pas été généreux, ils sont, au sortir de l’église, accompagnés d’un charivari jusqu’à la maison ». Norbert Rosapelly affirme que cette coutume est un vestige vivace du droit « d’entrado » et de « geyxide » – droit d’entrée et de sortie – dus au seigneur. Les récits de charivaris graveleux sont légion dans les Basses et Hautes Pyrénées ainsi qu’au Pays Basque. Le folkloriste raconte qu’au début du XXe siècle, à Ordizan, un mariage de cette sorte eut lieu mais les familles ne purent s’entendre avec la jeunesse sur le tribut à payer. Le charivari commença dès le jour et l’heure du mariage pour continuer tous les soirs. Excités par force libations, les jeunes brisèrent la lampe électrique placée devant la maison des époux, assaillirent celle-ci à coups de pierre de 3 kg, enfoncèrent un panneau de la porte d’entrée, brisèrent les barreaux d’une galerie, toutes les vitres des fenêtres ainsi qu’un ciel de lit dans une chambre. Le garde champêtre fut alerté et la gendarmerie sanctionna. À suivre…

Laisser un commentaire