Le 14 octobre 1659, Louis XIV entre à Toulouse par la porte de LIsle-Jourdain, dans le quartier Saint-Cyprien (1). Comme lavait fait son aïeul Louis XIII, il jure devant les 8 capitouls agenouillés de respecter les privilèges éternels de la ville. Sur le chemin de la Bidassoa, dans lîle des Faisans, le roi se plut beaucoup dans la capitale du Languedoc; il y resta deux mois et demi. Mais le monarque nappréciait pas la puissance du pouvoir local car, le 25 novembre, il fait annoncer par le Viguier quil a décidé de choisir, sans consultation, les 8 prochains capitouls. Consternation muette de ces derniers : «Les Toulousains avaient compris que ce jeune homme de 21 ans était déjà roi !». La soldatesque royale ne fut pas en reste : «beaucoup de ravages dans les familles, de ruine des maisons, de dépenses aux particuliers et de mal aux personnes».Cette entrée en matière nest quun hors-duvre. Depuis les trois pouvoirs : Capitoulat, Parlement, Intendant, la litanie des chapitres déroule ce que représentait lÉglise, son organisation, ses ordres locaux et ses joyaux architecturaux, lénergie de la Garonne pour le commerce et lindustrie, lagriculture dans la ville, les constructions et lartisanat, lenseignement dans les petites écoles, les collèges séculiers, à lUniversité de Toulouse, les bibliothèques, les instituts, lart au XVIIe siècle, les maîtres menuisiers, les sculpteurs, la fondation des académies (jeux floraux), la musique, la danse, le théâtre, les soins médicaux et chirurgicaux dans la ville, linsécurité, la mendicité, jusquà la vie quotidienne des habitants dans la rue où le spectacle des charlatans, bateleurs et montreurs danimaux côtoie lépisode sinistre du «brûlement» des sorciers et sorcières. Les Toulousains remarquables se confondent dans la mémoire jusquau plus célèbre : Pierre Paul Riquet, génial constructeur du canal royal du Languedoc, en 1681. Un ouvrage indispensable.
(1) « La vie à Toulouse sous Louis XIV » – Jacques Arlet – Éditions Loubatières – juin 2012 – 25 TTC.