8 – Us et coutumes dans les H.P – Mariage – Noce (suite 2)

Norbert Rosapelly nous invite à lire les nombreux épisodes de cette coutume traditionnelle. Dans un accompagnement de mousqueterie, la noce revient à la maison dont les portes sont fermées par des gens restés dedans. Suivent des chants entonnés par les « donzelons » sur la légitimité de l’entrée de la jeune mariée dans sa nouvelle maison à laquelle répliquent des chanteurs du cortège faisant allusion au mobilier apporté par celle-ci. La porte s’ouvre enfin devant la noce qui pénètre dans la cour. Une nouvelle étape attend la mariée. Nommée « l’étrennée »  (estreado), elle se fait parfois à la sortie de l’église ou à la porte du cimetière. Assise ou à genoux sur une chaise, la mariée reçoit une accolade de son mari, d’abord, puis de tous les invités qui jettent une pièce de monnaie dans un plat posé sur un escabeau, près d’elle, pendant que les « donzelles » et « donzelons » chantent sur le pourquoi d’une bénédiction populaire puisque Dieu lui a déjà octroyé la sienne. L’étrenne terminée, la belle-mère de la jeune mariée, munie d’un cierge ou d’un tortis de cire allumé, la conduit à la place qui lui est dévolue au foyer de sa nouvelle famille. Si c’est un gendre, le beau-père procédera à cette patriarcale installation au foyer (larè). Le cas d’une étrangère ou d’un étranger venant se fixer dans la commune impose une étape supplémentaire dite de la haie (sègo). Des jeunes gens tendent un ruban à l’entrée de la maison, offrent des fleurs aux époux et au cortège. Si l’étranger n’a le bon goût « spontané » d’une offrande en numéraire, il sera accueilli par un charivari. Quelquefois, la noce se divise. Les parents et invités dînent chez le marié; la jeune épouse emmène chez elle ses invités. Seul du cortège de l’époux, le premier garçon d’honneur l’accompagnera en chantant. Un pantagruélique festin est servi à l’assistance qui mange lentement, longuement, bruyamment. À suivre…

 “Traditions et coutumes des Hautes-Pyrénées” – Norbert Rosapelly – Préface Rolande Bonain – Edition Société Académique des Hautes-Pyrénées – 1990.

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