7 – Us et coutumes dans les H.P – Mariage – Noce (suite 1)

Le mariage civil a lieu le soir, la veille du mariage à l’église. Les pères, mères et proches parents, amis intimes, proches voisins, sont là. Les « donzelles » remettent leurs cadeaux consistant en une glace et menus bibelots. Les « donzelons » mettent la ceinture à la mariée qui a revêtu pour la circonstance un vieux tablier. Alors, les « donzelons » jouent un jeu curieux. Ils entourent la jeune fille, l’attirent à eux, se la disputent; le plus adroit, le plus vigoureux, arrachant violemment le tablier, aura l’honneur de lui attacher la symbolique ceinture blanche achetée en commun. Si les parents de la mariée ne donnent pas à ces jeunes gens une ou deux paires de volailles pour l’agape qui doit les réunir quelques jours après la noce, le tablier est déchiré en lambeaux et porté au bout d’une perche en tête du cortège, à l’aller et au retour de la célébration du mariage religieux. Durant le trajet, la noce entière chante sur un rythme lent et doux la « Chanson de la mariée » (nobio). Ici, intervient un jeu cruel sinon incompréhensible. Les improvisateurs chantent des couplets scabreux, salaces. Tout y est cruellement moqué : costumes, professions, défauts physiques, infirmités morales. À l’entrée du cimetière entourant l’église du village, les parrains des mariés donnent une obole au sonneur afin qu’il ne place pas de ronces sur l’allée conduisant à l’église dont le sacristain n’ouvre la porte qu’après réception d’une nouvelle offrande. Les invités ont fait cortège aux jeunes époux mais, à la sortie de l’église, les « donzelles » offrent aux « donzelons » un bouquet de fleurs naturelles ou artificielles, selon la saison, et reçoivent en retour quelques colifichets. Il faut avouer que l’on est un peu « déboussolé » par les diverses étapes d’une cérémonie que le collecteur Justin Cénac-Moncaut n’aurait reniée, lui qui écrivait, en 1858 : « Hâtons-nous de recueillir ce qui reste de récits instructifs et piquants ».  À suivre…

 “Traditions et coutumes des Hautes-Pyrénées” – Norbert Rosapelly – Préface Rolande Bonain – Edition Société Académique des Hautes-Pyrénées – 1990.

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