Le Béarnais du Titanic

Il était l’un des 49 Français, passagers et membres d’équipage, à bord du Titanic lors de sa croisière inaugurale, le 15 avril  1912 (1). Le 16 avril, «Le Mémorial», «Le Républicain», «Le Patriote» et «l’Indépendant» n’ont que peu de précisions sur le naufrage. Le lendemain, les «radiogramme», «cablogramme» ou «marconigramme» annoncent, depuis New York, le naufrage; 675 personnes, des femmes et des enfants, ont pu être sauvées par le «Carpathia» qui voguait vers Halifax. Plus de 1500 autres ont péri dans les flots glacés. Parmi les Français disparus, Jean-Baptiste Pachera, 20 ans,  est un jeune cuisinier originaire de Morlaàs, fils d’Adrien Pachera et de Madeleine Boy dont l’activité principale est le commerce des grains. La famille a une certaine aisance venue du grand-père, Jacques Pachera, qui possédait à sa mort 280000 F. Somme considérable pour l’époque. Jean-Baptiste perd sa mère à l’âge de 14 ans. Son père appelle Jules Lagarrue, habitant du Bourg-Mayou, pour faire la cuisine. Là, c’est la révélation. On ne connaît pas son parcours entre 1906 et 1911 mais l’auteur subodore qu’il aurait pu parfaire son apprentissage à l’Hôtel de France, à Pau, lieu d’accueil de la riche clientèle anglaise. En 1911, date de la première lettre à sa famille, on le retrouve à Londres, dans «une bonne maison». Laquelle ? Probablement, le «Savoy». Cinq cartes postales qui en disent peu mais soulignent le bon français du Béarnais. En 1912, il n’est pas revenu passer le conseil de révision. Il est à Southampton où la compagnie «White Star Line» organise pendant une semaine la visite du «Titanic», arrivé le 4 avril. Le 6, Jean-Baptiste est engagé par Pierre Rousseau, chef cuisinier, pour travailler dans le luxueux «Restaurant à la carte» réservé à l’unique 1re classe. Départ le 12 avril. Trois jours plus tard, c’est le drame. La brigade a été empêchée de monter sur le pont supérieur par deux stewards trop zélés. Une excellente enquête documentée, passionnante.

(1) « Jean-Baptiste Pachera, le Béarnais du Titanic » – Jean-Paul Duchon – Éditions Gascogne – avril 2012 – 10 € TTC. 

Laisser un commentaire