3 – Jean-Baptiste Hyppolite de la Salle d’Harader

Le lieutenant de vaisseau acquiert de l’expérience au cours de nombreuses croisières qui, additionnée à son excellente instruction technique, font de lui un très bon manœuvrier. On remarque son activité et son audace « entraînante » dans les commandements de la goélette « La Nymphe » et du bateau « Le Coureur ». Il revient en France à bord de « La Brune ». Après un court séjour à Toulon, il reprend la mer sur le vaisseau « L’Illustre » et revient aux Antilles pour la troisième fois, du 28 février 1789 au 29 janvier 1790. Puis, à l’expiration d’un congé, il effectue sur le vaisseau « L’Éole » une croisière de quatre mois sur les côtes de France. La rivalité de caste et de couleur qui divise les blancs et les mulâtres de Saint-Domingue devient plus violente lorsque la Constituante ne reconnaît pas le droit de vote aux mulâtres. Les nègres se soulèvent. La Salle d’Harader est à bord de la frégate « L’Uranie » envoyée au secours des blancs et chargée de rétablir l’ordre. Par son sang-froid et sa présence d’esprit, il sauve la ville de Port-au-Prince d’un incendie général, le 5 mars 1791. Le rapport du ministre de la Marine est explicite : « Le 5, sur le midi, je vis une fumée considérable devant la ville, je craignis que le feu ne fût à bord de quelque bâtiment près du quai. J’envoyai sur le champ M. de la Salle, lieutenant de vaisseau, avec mon grand canot, la pompe à incendie et du monde pour y porter secours; ma chaloupe étant à terre faire de l’eau, je donnai ordre d’employer mon monde à travailler : les chaloupes des vaisseaux y furent peu après. La conduite de M. de la Salle a été si marquée et si saillante que MM. de la municipalité et encore plus MM. les capitaines et officiers de tous les bâtiments du commerce en ont rendu compte à M. du Village, commandant de la station des Iles-sous-le-Vent, en le priant de lui en faire agréer leurs remerciements ». À suivre…

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