Voici trois histoires de la Résistance dans le Haut-Béarn (1). La première met en scène, au mois de novembre 1942, labbé Darrouy, curé dOloron-Sainte-Marie et berger dune flopée de jeunes enfants nourris de «garbanços», attendant larrivée des Allemands en zone libre devenue zone occupée. Avant-garde ennemie mais conciliante ayant comme souci principal de trouver un projectionniste de cinéma afin de visionner sur grand écran les films de la propagande du IIIe Reich. Entre en scène le longiligne Goyennetche, adolescent ingérable mais fort habile dans la manipulation des mécanismes les plus réticents. La première séance à lHôtel de ville devenu Kommandantur, est un franc succès abondamment arrosé par la troupe qui permettra au jeune «monté trop tôt en graine» de subtiliser lappareil neuf de loccupant et de laisser celui du patronage éreinté par beaucoup trop de séances houleuses. La deuxième histoire relate la neutralisation du fort du Pourtalet, en haute vallée dAspe,
– occupée par une section allemande afin de permettre aux occupants de senfuir par lEspagne proche, le 22 août 1944. Jean lAncien, hôtelier du village dEtsaut, et Jean le Jeune, instituteur, aidés par lintrépide Julie, vont présenter un pieux mensonge à la garnison allemande et les convaincre de se rendre car la plaine serait «envahie» par les forces F.F.I. Le stratagème marchera et, au défilé de la ville libérée, nos antihéros absents auront déjà plongé dans leurs occupations quotidiennes. Le troisième récit retrace le parcours extraordinaire dun jeune de 18 ans, Robert Dabadie «le poète» à la carrure de rugbyman et Romuald, un compagnon de 20 ans, qui séchapperont clandestinement du port Bordeaux pour rejoindre lAngleterre où De Gaulle les attend. Gilbert Marestin, architecte qui a appris à manier le crayon à lécole nationale des Beaux-Arts, soutient par ses dessins une écriture précise et chatoyante.
(1) « Résistance en Haut-Béarn » – Gilbert Marestin – Éditions Gascogne/Éditions Marimpoey – avril 2011 – 15 TTC.