Présenter le chemin des Cadourques, celui de Saint-Jacques de Compostelle via Podiensis, le chemin jacquaire de Genève et le chemin antique passant par le Béage, n’est pas à la portée du premier venu (1). Le Velay, c’est un caléidoscope de monuments et de paysages modelés par «Pluton pour les granites et Vulcain pour les roches éruptives». Les auteurs nous entraînent en randonnée à travers le territoire Vellave qui offre une variété de matériaux allant des «chibottes», dans la vallée du Dolaizon, aux agencements de moellons de granite du Velay en passant par les arcatures du chevet de l’église de Saint-Haon montrant «la qualité de la taille des pierres et la finesse des sculptures». Les blocs de basalte et les fenêtres en arkose du château de l’abbé de l’abbatiale Saint-Chaffre au Monastier-sur-Gazeille, le château maison forte de Vachères à proximité de la voie romaine venant du Vivarais vers le Puy, la chapelle Saint-Roch sise sur l’une des 18 baronnies du Velay, les châteaux de Lavoûte-Polignac et de Valprivas, l’étonnante butte de Queyrières huchée sur le mouvement ascendant de la lave, la facture étrange des chapiteaux de Saint-Julien-Chapteuil, les têtes grotesques de la maison des Cornards du Puy, le menhir de Nolhac et le dolmen de Séneujols, sur le plateau du Devès, valent aussi le détour. Des photos de  grande qualité montrent  un passage d’exception : le chemin de Regordane, tronçon cévenol de l’ancienne route de Paris au Bas-Languedoc et principal axe vers la Méditerranée sous Charlemagne. Riches de recherches historiques et géographiques précises, les textes de Michel Astier, architecte-urbaniste et d’Alain Falvard, directeur de recherche au CNRS, sont comme le granite du pays. Ils donneront aux touristes ou randonneurs alléchés une envie irrésistible d’y aller voir. Un ouvrage régionaliste exemplaire.

(1) « Le Velay – Regards sur un patrimoine » – Michel Astier, Alain Falvard – Nouvelles Éditions Loubatières – novembre 2011 – 29 € TTC.