Le 9 avril 1794, jour de la Passion, sur Marguerite Rutan, Fille de la Charité de Saint-Vincent de Paul, est exécutée, place Poyanne à Dax (1). Lauteur, dans son avant-propos, affirme que «la Supérieure de lhôpital Saint-Eutrope a vécu, en ces heures tragiques de la Révolution Française, un véritable martyr». Cest la raison pour laquelle sa béatification a eu lieu le 19 juin 2011. En lautomne 1789, les surs de la Charité «sapprêtent, comme chaque matin, à soigner les malades, les soldats blessés et à réconforter les pauvres taraudés par la faim». Elles distribuent le pain et le vin. Depuis lâge de 18 ans, la Supérieure de Saint-Eutrope a voué sa vie aux plus démunis. En 1688, elle est à Pau, dans lhôpital créé par le landais Saint-Vincent de Paul, en 1617. Les bataillons de misérables rongés par la maladie affluent. En juillet 1790, lÉvêque Laneufville refuse de signer la Constitution civile du clergé et sexile. En septembre 1791, la Supérieure est lobjet de fausses accusations. Le 3 juin 1792, les surs de Saint-Vincent entrent en dissidence en nassistant pas à loffice. Le bruit court quelles abandonneraient Dax. Une vague dindignation parcourt la ville. En septembre, «lintraitable» Pierre Dartigoeyte, sinstalle. Le 26 octobre 1793, un Comité de Surveillance se met en place composé dillettrés et détrangers à la commune. Marguerite Rutan accueille et soigne Raoux, soldat de larmée des Pyrénées, très mal en point. Guéri, il offre une sérénade musicale, en remerciement. Accusée de «plaisir» coupable, la Supérieure est conduite à la prison des Carmes et les surs dispersées. Le 15 janvier 1794, elle est condamnée. Les Dartigoeyte et Monestier du Puy de Dôme seront impitoyables : une vingtaine de dacquois sont exécutés. Le 9 avril, Marguerite Rutan et labbé Lannelongue montent à léchafaud. Un récit émouvant.
(1) « Marguerite Rutan et la Terreur dans les Landes » – Bertrand Lucq – Éditions Gascogne – avril 2011 – 12 TTC.