Voilà 28 ans que lauteure recueille en Haute-Gascogne montagnarde, les traditions orales du Comminges et du Couserans (1). Authentique et riche matière ethnographique, les gens interrogés ont parlé de tout : leur vie sociale, leurs croyances, les techniques, les mythes, les rythmes du temps dans le travail, les jeux ou la mort. LÉditeur précise que «cest en suivant le fil des coutumes calendaires des Pyrénées centrales quIsaure Gratacos restitue, aujourdhui, grâce à la transcription des récits montagnards, ces précieux fragments dune oralité plus vieille que la plus vieille Histoire». Lauteure préfère le terme de «culture orale» à celui de «culture traditionnelle» qui englobe le monde industrialisé et urbanisé. Autre précision : depuis 1940, les «informateurs» sont victimes dune déculturation gasconne. Seuls, les nés fin XIXe – premier quart du XXe siècle, ont eu un récit cohérent. Parmi ceux-ci quelques folkloristes – en Bigorre, Norbert Rosapelly – ont réuni «un matériau précieux». Elle a rencontré 247 informateurs enregistrés ou filmés de 1971 à 1993. Dans le Nistos, en 1988, elle fait connaissance avec Jeanne Pène, née en 1909, qui dans un grand éclat de rire, sexclame : «Mès que parla patoes !» – «Mais elle parle patois !» ladmettant définitivement dans la confidence de ses souvenirs. Cet ouvrage est le reflet lumineux de la compilation dun matériau documentaire exceptionnel. Il traite de la Noël, du 1er janvier, les Rois, la Chandeleur – Saint-Blaise, Février, Carnaval, mercredi des Cendres, Mars et avril, les Rameaux, le jeudi de lAscension, les saints, le 1er mai, Pentecôte, la Trinité, la Saint-Jean dété, le 1er août, Saint-Roch, Saint-Bertrand, Saint-Michel, la Toussaint et le jour des Morts. Jaurais loccasion de revenir dans le détail de cet excellent travail bientôt dans la page «Mémoire» de notre quotidien.
(1) « Calendrier Pyrénéen – Rites, coutumes et croyances calendaires dans la tradition orale en Comminges et Couserans » – Isaure Gratacos – Éditions Privat – avril 2007 – 17 TTC.