Le vin de sable est né «des vagabondages de lAdour et de ses embouchures capricieuses de Capbreton et du Vieux-Boucau» (1). Lhistoire de ce vin était toujours présente dans la mémoire des anciens. Ses racines plongeaient dans la période médiévale mais sa production et son savoir-faire avaient disparu. En 1813, le préfet dAngosse a du mal à concevoir que les vins soient récoltés «sur des dunes dun sable mobile». Vin des sables ou Vin des dunes ? Ce dernier «de par laspect spectaculaire de la viticulture a effacé de la mémoire collective toute nuance». Le vignoble des sables était proche de lancien lit de lAdour qui longeait le littoral landais du XIVe au XVIe siècle. Le vignoble des dunes est cultivé sur les dunes côtières de Capbreton et Anglet. La tradition orale se souvient que lidée de planter de la vigne au sud du littoral landais nétait pas née dun profit commercial possible mais pour se préserver des sables vagabonds qui menaçaient habitations, champs et chenaux découlement. Les deux sites majeurs de ce vignoble étaient Vieux-Boucau et Capbreton. Les autres villages avaient pris soin de laisser entreux et locéan 3 à 8 km. Les habitants de Marensin et Maremne furent les premiers à planter le gourbet ou loyat, plante stabilisatrice des sables. Véritable bouclier végétal, le vignoble entoure les dunes mettant en péril le village de Capbreton. On procédera de même pour lembouchure des fleuves côtiers. Devant le vignoble, étaient installées des palissades de fascines. Malgré cela, lors des grandes tempêtes, le sable fin ensevelissait la vigne obligeant «le paysan à lutter courageusement contre lenvahisseur ou quil abandonne ses cultures». Au XVIIIe, la vigne et les champs seront confiés aux femmes, les hommes soccuperont des pignadas. Un excellent ouvrage qui nous fait mieux connaître cette région.
(1) « Vin de sable, vin des dunes – Histoire dun vignoble landais » – Jean-Jacques Taillentou – Co-édition : Éditions Gascogne-Editions PyréMonde – juin 2005 – 19,95 TTC.