Aujourd’hui, le monde des chercheurs et des historiens convient que Beneharnum, la cité des Venarni, correspond à la ville de Lescar (1). Sur quoi se base-t-on ? Pour l’essentiel, sur la densité des découvertes archéologiques faites dans ce secteur. Depuis la fin du XVIe siècle, de nombreux érudits béarnais ont tenté de localiser de manière précise Beneharnum. Leur choix majeur : Orthez ou Lescar. Pour l’auteur, aucune thèse ne doit être rejetée. Une patiente quête des récits historiques commence pour connaître la nature et l’origine de la souveraineté de la vicomté de Béarn et celle de l’emplacement de Beneharnum. Refusant une vassalité au roi de France, Charles VII, le trésorier de Gaston IV de Foix-Béarn rédige une chronique où il est dit que les Bernois d’Allemagne, venus combattre les Sarrasins aux côtés de Charles Martel, fondèrent le Béarn en 715. Légende bien commode pour ne devoir l’hommage qu’à Dieu et non au roi de France. Elle sera réfutée à partir de 1565. Lambert Daneau l’adapte et Pierre de Belloy la mythifie. C’est en 1640, que Pierre de Marca donne le coup de grâce au mythe bernois et rappelle que les Béarnais, descendants du peuple Venarni, remontent à l’Empire romain organisés autour de Beneharnum. Il reste à préciser l’emplacement de cette capitale du Béarn. La controverse des historiens porte sur le texte de l’itinéraire d’Antonin de la fin du IIIe siècle. Particulièrement, les stations routières omises et les distances – mille romain (1481 m) et lieue gauloise (2400 m) – séparant les stations mentionnées seraient erronées. Le futur évêque Pierre de Marca démontrera que Lescar comme Beneharnum étaient le siège de l’évêché béarnais et qu’Orthez ne le fut jamais puisque celle ville fit partie de celui de Dax. Une étude passionnante et non définitive.
(1) « Beneharnum – Les historiens et les origines du Béarn » – Thierry Issartel – Editions Gascogne – septembre 2000 – 14,95 .