Une iconographie couleur sépia, des chromos et affiches, cet ouvrage raconte la vie quotidienne dans la France impériale, de 1850 à 1870 (1). On y apprend sur la prise de pouvoir de Louis Napoléon (1851-1852), Eugénie de Montijo et le rayonnement de la cour impériale (1853), le petit prince Louis-Eugène-Napoléon, futur Napoléon IV, tué par les Zoulous, en 1879. Un premier chapitre développe la mise en scène du règne avec la débutante photographie (1848), l’intimité familiale et personnelle dans la classe moyenne, la découverte progressive de la spécificité de l’enfant, sa mort mise en scène et photographiée, les petites filles modèles (1858), le jouet, un luxe rare (1860), l’apologie de l’amour légitime (1863), l’allaitement maternel (1869). Autre chapitre : manger et savoir manger, le bouillon des ouvriers (1855), le chocolat Poulain (1861), la farine lactée pour bébé d’Henri Nestlé (1867). Le travail des apparences est abordé. Il se vend à Paris, en 1860, un million de corsets par an ! Aussi, la vogue du portrait et la mode du mauve dans les cours d’Europe (1862), l’arrivée des vaporisateurs de parfum (1868) et, pour les garçons, le bain de pieds obligatoire tous les 15 jours. Et puis la transformation des villes : Haussmann redresse les rues tortueuses de Paris héritées du Moyen âge, installe l’eau potable et le tout-à-l’égout, les jardins publics et les uvres d’art (1854). L’annexion des banlieues par la capitale, le Bon Marché (1852), la vie parisienne d’Offenbach (1864), l’audace de la publicité (1865), les Halles centrales de Paris (1868) et 80000 chevaux à Paris (1870), précèdent les nouveaux vices : le tabac à fumer, l’absinthe, l’ivrognerie. Enfin, les peuples paysans et ouvriers, les conquêtes coloniales, le Petit Journal, la piteuse défaite de 1870, l’exil de l’Empereur. Un livre passionnant à lire, à relire et à garder.
(1) « Les Français sous le Second Empire » – Thierry Dehan et Sandrine Sénéchal – Editions Privat – octobre 2006 – 35 .